La sortie du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika, jeudi dernier à l'occasion du 15e jour de campagne dans les wilayas de Skikda et Constantine, a été des plus chaleureuses. N'ayant pas programmé de meetings, le candidat s'est offert dans les deux villes de l'est du pays des bains de foule plutôt «interactifs». En effet, à Skikda, première escale de la journée, des milliers de citoyens, venus tôt le matin, attendaient avec impatience l'arrivée de leur candidat favori. Dès son apparition, vers midi, il a été accueilli par des tonnerres d'applaudissements des youyous et du baroud. Des troupes folkloriques locales ont égayé encore plus l'atmosphère et les troupes de cavalerie ont ajouté de l'ambiance à la fête. En empruntant à pied l'artère principale de l'ex-Philippeville, sur plus d'un kilomètre, le candidat a effectué plusieurs haltes, non seulement pour saluer la foule de plus en plus compacte qui scandait des slogans favorable à sa réélection ou serrer la main à quelques citoyens, mais aussi pour les écouter et prendre acte de leurs doléances. L'antique Rusicada n'a pas dérogé à la règle. Elle s'était préparée pour l'occasion. Des drapeaux tout le long du parcours, des portraits géants du candidat et des slogans «Pour un troisième mandat» ont été accrochés aux façades des immeubles de la ville côtière. «Nous sommes tous avec Bouteflika», «Le peuple vous soutient», ou encore «Ouhda thalitha» sont entre autres slogans que la foule, visiblement satisfaite de la venue du «Raïs», scandait pour lui témoigner son contentement. Bouteflika a achevé sa visite à Skikda devant la maison de la culture de la ville, avec, en signe d'«au revoir», des salves de baroud exécutées par les cavaliers, avant que le candidat ne rejoigne Constantine pour un autre bain de foule et une «séance culturelle» tout aussi particulière. Même ambiance de fête à Constantine, qui a réservé à son hôte un accueil digne. Depuis la place Amirouche jusqu'au Théâtre régional de Constantine (TRC), le candidat a sillonné l'avenue Abane Ramdane, puis la rue Ben Boulaïd avant de s'engouffrer à l'intérieur du TRC, où il allait être gratifié d'un spectacle musical haut en rythmes. Tout au long du parcours, le candidat Abdelaziz Bouteflika a eu à mesurer le degré de sa popularité dans l'antique Cirta. Des milliers de citoyens scandaient des slogans favorables à sa réélection, un écran géant diffusait des extraits de ses discours, des troupes folkloriques venues même de Tizi Ouzou animaient l'ambiance… tout cela constitue le décor constantinois du jour haut en couleur. Le président sortant est ensuite invité à assister à un spectacle de musique organisé en son honneur. Un patchwork mêlant les genres malouf, aïssaoua, gnaoui, jazz, classique… qui a permis au candidat d'apprécier la richesse du patrimoine musical constantinois et la disposition des générations montantes à prendre le relais. Auparavant, les organisateurs ont tenu à rendre hommage à «Si Abdelkader le révolutionnaire» pour ses nombreuses réalisations dans divers domaines, notamment celui de la culture. Le TRC a ainsi vibré, l'espace d'une heure, au rythme de la musique et des chants interprétés par Salim Fergani, le fils de l'illustre Hadj Tahar Fergani qui était assis aux côtés du candidat. De nombreuses personnalités, à l'image du général Betchine et de l'ex-championne du monde Hassiba Boulmerka, ont assisté à ce spectacle authentique. Invité à monter sur scène à la fin du «show musical», le candidat a reçu une médaille en signe de reconnaissance pour tout ce qu'il entreprend en faveur de l'art et de la culture algériens.