Abdelaziz Bouteflika s'est offert une revue des troupes à l'est du pays, en cette journée printanière. Tout y était : du monde, des troupes folkloriques de tout le territoire national, du baroud, des portraits géants et du bitume posé à la hâte. Comme jeudi dernier à Oran, le Président-candidat a choisi d'écouter plutôt que de parler. Entre deux bains de foule à Skikda et à Constantine, Abdelaziz Bouteflika fera une longue pause artistique au Théâtre régional de Constantine où il a eu droit, évidemment, au malouf à travers un récital de Salim Fergani, mais aussi au rap, au jazz, une troupe des Aïssaoua et une autre de gnawa. Assis entre el hadj Tahar Fergani et Mohamed Betchine, non loin de Hassiba Boulmerka, Abderrachid Boukerzaza et le petit-fils d'Abdelhamid Benbadis, le Président-candidat s'est offert un après-midi de détente, en attendant ses deux derniers déplacements prévus à Mascara et à Saïda, ce vendredi, et à Annaba et à El-Tarf programmés pour samedi. La journée de dimanche devrait être une journée de repos, avant le show final de lundi prévu à la coupole du complexe Mohamed-Boudiaf. Mais il se pourrait que Bouteflika décide d'aller à M'sila et à Djelfa, pour répondre aux appels des comités locaux frustrés de ne pas voir leur wilaya programmée dans les sorties du Président-candidat. Même s'il est encore tôt de faire le bilan de sa campagne, force est de constater que Bouteflika a évité, tout le long de ses meetings, de mentionner ses adversaires ou de répondre à leurs attaques. Tout en martelant que son programme était derrière lui et que ce qu'il propose n'est autre qu'une continuité de ce qu'il a entrepris depuis dix ans, il a fait de la réconciliation nationale son principal sujet de campagne, au point qu'on se demandait, parfois, s'il était en campagne pour sa réélection ou pour un référendum sur l'approfondissement de la réconciliation nationale. A. B.