Draâ El Gaïd, qui dépend administrativement de la daïra de Kherrata, est une des nombreuses communes rurales de la wilaya de Béjaïa. Située en zone montagneuse, aux limites de la wilaya de Sétif, la commune est connue pour l'intense activité agricole qui la caractérise ; l'agriculture étant en fait le seul secteur qui offre des opportunités de travail à la population locale. Le manque, voire l'absence totale, d'investissements dans les autres secteurs contraint en effet la population à travailler ses terres. Cette situation n'est pas idyllique, bien au contraire. La population locale est confrontée à différents problèmes d'ordre socioéconomique. Les habitants se plaignent de l'état des routes, de l'absence de programmes de logement, le manque de moyens de loisirs pour les jeunes outre le problème de l'alimentation des hameaux en eau potable et de leur assainissement.Ce marasme est compliqué par l'insuffisance du budget alloué à l'APC qui ne permet pas à cette dernière d'agir sur ces problèmes. Des manques à tous les niveaux La commune de Draâ El Gaïd est confrontée à ce genre de problèmes et ce, depuis sa création. La vie routinière des jeunes désœuvrés atteste de l'état de sous-développement de la commune. On les voit se balader de café en café pour des parties de dominos, de jeux de cartes avant de rentrer chez eux. Le lendemain, ils recommencent le même rituel jusqu'à lasser leurs parents. Des jeunes que nous avons rencontrés dans un café du chef-lieu de commune nous avouent que leurs conditions de vie sont dramatiques. «Il y a d'abord le chômage qui touche même les diplômés universitaires qui ne trouvent pas de travail ici. Il leur faut chercher ailleurs et donc s'exiler à Alger ou dans une autre grande ville pour vivre. En plus de cela, il y a un manque flagrant en matière d'infrastructures pour les activités culturelles et de loisirs des jeunes», nous dit M.B., diplômé de l'université de Sétif. Son ami K.M. ajoute : «Nous sommes souvent contraints de passer notre temps dans les cafés pour nous occuper. Une partie de cartes ou de dominos vaut mieux que rester chez soi à regarder la télévision». «C'est une situation dure que nous traversons mais, rien n'a changé jusqu'à maintenant», nous dira un jeune licencié en droit. En plus des jeunes, il y a les autres catégories de gens qui évoquent des problèmes les concernant. Le président d'une association locale estime que la commune de Draâ El Gaïd est complètement oubliée par les pouvoirs publics. Dans notre commune, on souffre de plusieurs manques, notamment de projets qui peuvent atténuer un tant soit peu les conditions de vie difficiles de la population locale. Et d'énumérer les problèmes auxquels est confrontée la population : «Il y a d'abord le problème de logement, nous attendons depuis plusieurs années des programmes dans ce sens pour que les gens puissent vivre décemment». A cela, ajoute notre interlocuteur, il y a le problème de l'eau potable qui se pose avec acuité durant l'été en particulier. Quant aux routes, elles se trouvent dans un état de dégradation très avancé. Les autorités locales ont fait de leur mieux pour régler certains de ces problèmes, mais les subventions allouées à la commune sont insuffisantes pour prétendre tout régler, nous dira un président d'une association. Les priorités de l'APC Les autorités locales se disent conscientes des difficultés des citoyens et tiennent à préciser que, par manque de subventions et d'entrées fiscales, l'APC se doit d'agir sur des secteurs prioritaires pour faire sortir la population de sa condition de paria. Un élu nous a fait savoir que le budget de la commune est très insuffisant par rapport aux immenses besoins. «Il y a des insuffisances à tous les niveaux mais le manque de moyens ne nous permet pas de satisfaire toutes les revendications», explique-t-il. Néanmoins, ajoute-t-il, «nous essayons de travailler avec les moyens dont on dispose et cela nous a quand même permis de régler quelques problèmes urgents». L'élu nous précise que l'APC mène des débats très poussés pour l'affectation des enveloppes budgétaires qui lui sont accordées par la tutelle et ce, pour régler les questions prioritaires. Notre interlocuteur dit enfin ne pas être découragé car, «avec cette méthode, nous avons pu régler plusieurs problèmes pour nos concitoyens, et nous continuerons à le faire selon les moyens dont nous disposons».