L'organisation non-gouvernementale (ONG) Human Rights Watch (HRW) a appelé les Nations unies à élargir le mandat de la Minurso aux droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés et dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, lit-on dans un rapport de cette Ong rendu public samedi à Alger. "Le Conseil de sécurité de l'Onu devrait élargir le mandat de la Minurso afin d'y inclure l'observation et la publication de rapports sur la situation des droits humains, tant au Sahara occidental (occupé par le Maroc) que dans les camps gérés par le Polisario en Algérie", recommande HRW dans son rapport, présenté par son directeur-adjoint chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Eric Goldstein, lors d'une conférence de presse. Selon le rapport, intitulé "En dehors du radar : les droits humains dans les camps de réfugiés de Tindouf", HRW propose à l'Onu d'établir un "mécanisme alternatif par lequel elle puisse fournir une surveillance et une communication de l'information régulières, indépendantes à partir du terrain". M. Goldstein, qui a animé la conférence de presse conjointement avec le chercheur associé, Brahim Elansari, a indiqué que le rapport est le résultat d'une mission aux camps de réfugiés de Tindouf qui a duré deux semaines à partir de la fin de l'année 2013, affirmant que l'accès aux camps était "facile" et s'est déroulé "sans entraves ni contraintes". Il a indiqué que les chercheurs de HRW ont été "libres de se déplacer et d'interroger les réfugiés de leur choix en privé", ajoutant qu'ils se sont entretenus avec au moins 40 réfugiés dans les camps et 12 autres à l'extérieur, ainsi qu'avec des responsables du Front Polisario et des étrangers travaillant pour les agences de l'Onu et des Ong. Par ailleurs, MM. Goldstein et Elansari ont évité de répondre aux questions relatives à la situation des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, en précisant que le rapport présenté ne concernait que les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf et qu'un autre rapport sera consacré aux territoires occupés. A ce propos, M. Goldstein a reconnu que les chercheurs de HRW subissaient un "contrôle embêtant" de la part des autorités marocaines lors de l'accomplissement de leur mission dans les territoires sahraouis occupés en dépit du fait qu'ils soient autorisés. Par ailleurs, des défenseurs des droits de l'homme algériens et des chercheurs sahraouis, présents à la conférence de presse, ont soulevé à la fois des "insuffisances" et des "exagérations" dans le rapport, notamment, pour ce qui concerne la notion de "l'esclavage" mentionnée dans le rapport et les présumées "critiques" des réfugiés envers la gouvernance du Front Polisario.