Les autorités de Magaria, une localité du sud du Niger proche de la frontière avec le Nigeria, ont ordonné vendredi la fermeture d'une station radio privée "Hadin Kaï" pour diffusion d'un prêche faisant l'éloge du groupe armé "Boko Haram", ont rapporté samedi les médias locaux. Selon la radio privée "Anfani", installée à Niamey, la décision a été prise par les autorités locales après diffusion, par la radio en question, d'un prêche "élogieux" à l'égard de la secte Boko Haram. Parallèlement, les responsables de cette radio ont été arrêtés, a ajouté la même source. Les violences liées à Boko Haram, qui sévit depuis 2009 dans le nord du Nigeria, ont fait des milliers de morts et poussé un grand nombre d'habitants à chercher refuge dans les pays voisins, le Niger entre autres. Le chef de l'Etat nigérien Mahamadou Issoufou, qui effectuait une visite en mai dernier à Maradi, localité proche du Nigeria, avait déclaré que "ce qui se passe dans ce pays voisin et ailleurs nous renseigne sur les effets dévastateurs de l'ignorance et de l'obscurantisme adoptés par le groupe extrémiste". Les chefs d'Etat des pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT) (Cameroun, Niger, Tchad, Nigeria) ainsi que du Bénin, réunis le 7 octobre dernier à Niamey, sous l'égide du président nigérien Mahamadou Issoufou, ont décidé de "combattre en synergie Boko Haram, partout où il sera dans la région". A cet effet, ces pays ont décidé de rendre opérationnelle, avant fin novembre prochain, la Force mixte multinationale de sécurité dans le bassin du Lac Tchad. Dans les mêmes délais, seront déployés aux frontières des pays respectifs, des unités dédiées au combat contre Boko Haram. Le Niger et le Nigeria partagent une frontière longue de plus de 1.500 km, où les populations, musulmanes pour la plupart, parlent des mêmes langues (Haoussa, Peulh et Kanouri).