Le déclenchement de la Guerre de libération nationale a été planifié "dans le plus grand secret" par des hommes dont le principal souci était de lutter, par tous les moyens, contre l'occupation française, forts qu'ils étaient du soutien indéfectible du peuple algérien, ont affirmé plusieurs moudjahidine de Batna et de Khenchela dans des entretiens à l'APS à l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre. A cette occasion, le moudjahid Ahmed Kada de Batna a tenu à louer les qualités du chahid Mustapha Ben Boulaid, qui était chargé des préparatifs en amont du déclenchement de la Guerre de libération nationale dans la Wilaya historique I. Après l'élection de Ben Boulaid au sein du mouvement national, en tant que représentant de la région des Aurès, ce dernier a su imposer, grâce à son expérience et son courage, une organisation minutieuse de la Révolution "dans le plus grand secret", a-t-il dit. Les préparatifs de la Révolution étaient menés en concomitance avec la collecte d'armes pour les distribuer aux moudjahidine des différentes régions de Batna, a-t-il précisé, affirmant que le chahid Ben Boulaid "avait contribué, avec son propre argent, à l'armement des près de 80 militants". Les militants de la région témoignaient un grand respect à l'égard de Ben Boulaid, appliquant à la lettre ses différentes instructions, a affirmé le moudjahid. La région des Aurès comptait 17 troupes (faoudj), sur la proposition de Ben Boulaid, en coordination avec Abbas Laghrour, Messaoud Ayech, Chihani Bachir, Hocine Berrahayel et Benzalmat Messaoud, a-t-il précisé. Tous les dirigeants membres de l'Organisation spéciale (OS) et du mouvement national avaient convenus de l'impératif de déclencher la guerre de libération nationale, à l'exception de Messali El-Hadj qui avait une autre perception de la Révolution, a indiqué le moudjahid. M. Kada a longuement évoqué le rôle de Ben Boulaid dans la préparation et le déclenchement de la Révolution dans la région des Aurès, en étant à la tête de 800 combattants et en les déployant sur les différentes zones de combat, avec l'aide de Chihani Bachir, Adjel Adjoul, Mustapha Boucetta, Meddour Ghrous et Messaoud Aychi. Le moudjahid Belkacem Hafsaoui, commandant de zone à Khenchela, a souligné, à son tour, que la préparation du déclenchement de la révolution à Khenchela s'est déroulée sous la direction de Abbas Laghrour, avec la participation de militants de "Chaabat El-Ghoula". En dépit du manque d'armes et de munitions, la déclaration de guerre a eu lieu grâce à la profonde volonté du peuple algérien de lutter contre l'occupation française et son soutien indéfectible aux dirigeants du Front de libération nationale (FLN), a-t-il souligné. Le moudjahid Mohamed El Hadi Rezaimia a salué, pour sa part, les hauts faits des dirigeants de la révolution nationale dans la région de Khenchela, dont Abbas Laghrour. Le déclenchement de la révolution a été possible grâce "au soutien accordé par le peuple algérien à travers le pays aux dirigeants de la révolution, malgré les différends qui pouvaient subsister, mais qui n'ont jamais entravé le déroulement de ce processus", a-t-il estimé. Le moudjahid Ramdane Ben Zidane, l'un des responsables de la Wilaya I dans la région de Khenchela a mis l'accent sur "la capacité des dirigeants de la Révolution nationale à contrecarrer les plans de l'administration coloniale et ses tentatives de mettre fin à la révolution avant même sa naissance". Il a évoqué l'expérience militaire et la rigueur qui caractérisaient ces dirigeants notamment Mustapha Ben Boulaid, en dépit de leur jeune âge. A une question sur le contexte du déclenchement de la révolution, Ben Zidane a indiqué que "toutes les conditions étaient réunies pour engager des opérations militaires contre des cibles militaires, économiques et sociales françaises dans les différentes régions du pays, grâce à la détermination du peuple algérien à chasser l'occupant français de son pays". La prise de conscience par les dirigeants du FLN de la "gravité" de la situation était grande, mais cette gravité a été diminuée "par la détermination des Algériens, la confiance en leur dirigeants et en leur destin commun".