Ils ont chacun leurs avantages et leurs inconvénients, et peuvent être panachés. Mais le choix n'est pas toujours simple quand l'affectivité s'en mêle… Des petits pots sûrs mais à la saveur un peu fade Avec nos emplois du temps surchargés, il est tentant de se servir au rayon des aliments infantiles des supermarchés. Mais sont-ils aussi sûrs que nos propres préparations ? Une chose est certaine, sur le plan de la sécurité alimentaire, le petit pot du commerce a zéro faute. Mais qu'en est-il du goût et des apports nutritionnels ? Les aliments infantiles sont soumis, là encore, à des réglementations strictes. Ils ne sont toutefois pas exempts d'inconvénients. Le prix des petits pots est plus élevé que celui des préparations maison, leur viande deux à trois fois moins riche en protéines que celle vendue en boucherie, et ils contiennent le double de sucre. Les pédiatres estiment en outre que les goûts sont atténués : les petits pots ont presque tous «la même saveur fade». Une teneur en sel adaptée Attention, toutefois, à cette sensation de fadeur. Elle est due en partie au fait que la teneur en sel des petits pots est réglementairement limitée à 200 mg pour 100 g, conformément aux préconisations des pédiatres. De plus, les besoins – et le goût – des adultes ne sont pas les mêmes que ceux d'un bébé. D'ailleurs, si l'on fait ses plats soi-même, il faut avoir la main très légère avec la salière. Il n'empêche que, sur le plan du goût, les recettes maison ont des saveurs – plus variées, et certainement plus flatteuses. «Je ne donnais à ma fille que des purées maison, alternant toutes sortes de viandes et de légumes. Un jour, après plusieurs semaines de ce régime, j'ai voulu lui donner un petit pot du commerce. Elle me l'a craché à la figure en me regardant d'un air courroucé. On aurait dit que j'avais essayé de l'empoisonner !» Et voilà comment on forme des fines gueules… Un mélange bien dosé Quoi qu'il en soit, il n'y a aucune raison de choisir son camp une fois pour toutes. Il est intéressant de mélanger les petits pots à d'autres aliments. Du point de vue «éducation nutritionnelle», ils facilitent le passage progressif de l'alimentation exclusivement lactée à l'alimentation diversifiée. Il est très simple, en effet, d'introduire une , deux puis trois cuillerées de légumes dans le biberon de lait pour habituer progressivement l'enfant aux changements de goût et de consistance. Quant aux petits pots de fruits, ils sont bien pratiques pour en mélanger quelques cuillerées à un petit-suisse, par exemple. Nourrir, c'est aimer Entre avantages et inconvénients, petits pots et petits plats se renvoient donc la balle. On peut aisément les alterner en fonction du temps dont on dispose. Même si, comme disait un restaurateur «la cuisine, c'est beaucoup plus que des recettes» . C'est aussi du symbole, de l'amour, des blocages. Pour beaucoup, la nourriture est chargée de symboles, leur affection passe par le «bien nourrir». « La meilleure cuisine restera toujours celle d'une mère, parce qu'il s'agit d'un véritable acte d'amour, avec cette idée de responsabilité de nourrir l'autre.» Mais finalement, que nous cuisinions pour nos enfants ou pas du tout ne change rien à l'affaire. Ce que bébé mange, c'est notre attention à ses besoins et ses désirs. Mieux vaut donner un petit pot avec amour que le forcer à manger une purée maison… Des contrôles draconiens L'arrêté du 1er juillet 1976 place les petits pots sous le regard sourcilleux de la législation. Ils ne contiennent ni pesticides, ni conservateurs, ni édulcorants, ni colorants, ni OGM. Depuis le scandale de la vache folle, en 1990, la viande bovine d'origine britannique et tous les abats sont proscrits. Les petits pots de viande contiennent uniquement du muscle, partie qui élimine, selon les experts, tout risque de contamination. Et, bien sûr, les bêtes n'ont pas été nourries aux farines animales. Quant aux légumes, ils font tellement l'objet de contrôle qu'ils en deviennent plus «sûrs» que ceux de l'agriculture conventionnelle. Ainsi, la teneur en nitrates des petits pots de carotte est inférieure à 25 mg pour 100 g ; avec des carottes non bio celle-ci peut atteindre 90 mg…