Elliot Abrahms, conservateur, ex-consultant des présidents US Ronald Reagan et Georges Bush junior, a fait des révélations devant la commission des relations étrangères de la Chambre des représentants sur la politique américaine en Syrie, a rapporté le quotidien libanais Al Akhbar. Car si l'objet de l'audience portait le titre de «Quelles sont les étapes de la politique étrangère américaine en Irak et en Syrie», Abrahms a surtout parlé du Hezbollah. Dans la plupart de son discours sur la stratégie que Washington devrait adopter en Syrie, Abrahms a souligné que «le Hezbollah était la cible qu'il faut absolument éliminer afin de pouvoir réaliser les intérêts américains et israéliens dans la région». Dans ce contexte, Abrahms a divisé sa présentation autour de deux axes, «l'axe du Hezbollah, l'Iran, la Russie, qui soutient Assad, et l'axe des Etats-Unis, l'Europe et les pays du Golfe, qui veut son départ». Il a ensuite expliqué que «toute approbation de la part des Etats-Unis de permettre à Assad de faire partie du pouvoir durant la prochaine période sera considérée comme «une défaite pour Washington et une victoire pour Téhéran». Et la question de «qui va gagner ?» dans cette bataille au Moyen-Orient est tellement importante qu'il va de soi que les Etats-Unis doivent en sortir victorieux. Comment ? Abrahms affirme qu'il faut «remplacer le régime d'Al Assad par un régime sunnite qui évoluera en un Etat sunnite», ce qui serait «une défaite pour la Russie, l'Iran et le Hezbollah». Et d'ajouter : «Vaincre le régime syrien permettra de détruire le Hezbollah au Liban» soulignant que «la puissance du parti a augmenté au Liban durant ces dix dernières décennies, mais la transformation qui se produit en Syrie peut être le début de son déclin. Cela serait en notre faveur certainement». Concernant les intérêts d'Israël, l'ex-responsable américain a déclaré que «la Syrie assure un pont entre l'Iran et le Hezbollah, autrement dit, l'Iran est proche d'Israël via le parti, ce qui pose un grave problème, et donc si Assad tombe. Tout va changer».
Et Daech ? Abrahms a fait remarquer que «pour vaincre Daech, il faut changer l'équation en Syrie». Comment ? «En plus de l'armement de l'opposition... il faut frapper les forces de l'air syriennes», justifiant que «Assad utilise cette force pour bombarder son peuple». Il convient de noter que durant son audience, Abrahms a déclaré qu'«une partie libanaise était mécontente de la participation du Hezbollah en Syrie, en particulier les chiites, qui se demandent pourquoi leurs fils meurent dans la défense de Bachar Al Assad ?» selon ses allégations.