Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a indiqué lundi à Alger que les amendements constitutionnels engagés par l'Algérie depuis les années 90 jusqu'en 2008 traduisaient "la volonté politique d'adapter la loi suprême du pays aux mutations de la société et de se doter de l'instrument juridique nécessaire". Dans un message adressé aux participants à la conférence scientifique africaine sur "l'évolution du Droit constitutionnel en Afrique", lu en son nom par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, le président Bouteflika a précisé que cette démarche visait à "répondre au mieux, aux exigences dictées par des relations internationales en perpétuel développement". "L'Algérie a réalisé une véritable avancée à travers l'adoption de l'ensemble des lois visant essentiellement à améliorer la pratique électorale, élargir la représentation féminine dans les assemblées élues en soutien au rôle et à la place de la femme, organiser l'activité des partis et des associations et à règlementer le champ médiatique", poursuit le message. Pour le président de la République cette option "s'inscrit dans la vision globale qui tend à renforcer les institutions de l'Etat et permettre à la société de s'imprégner de la modernité". "L'Algérie va procéder à la révision de sa constitution", a rappelé le président Bouteflika, soulignant qu'elle "s'y prépare sérieusement, en se basant sur les résultats des larges consultations organisées à cet effet en vue d'associer toutes les catégories sociales pour dégager un consensus autour des questions fondamentales et garantir l'efficacité des nouvelles dispositions constitutionnelles". "Il est clair que l'objectif visé est de faciliter le processus d'ouverture de la société algérienne, en œuvrant à la préservation de sa stabilité et en lui épargnant les perturbations que connaissent différents pays du monde en cette ère marquée par de profondes mutations", a-t-il soutenu précisant que "pour ce faire, nous veillons particulièrement à ne pas verser dans l'imitation ni dans l'improvisation. Notre pays qui a subi les affres du terrorisme, refuse de s'aventurer dans pareille entreprise, qui, souvent, engendre des drames et que notre société rejette d'emblée". Dans ce contexte le président de la République a assuré que "l'Algérie ne ménagera aucun effort pour l'instauration de la paix et le règlement des conflits au Mali ou en Libye ou dans toute autre région en Afrique", rappelant que "ces efforts sont l'expression de notre engagement ferme envers notre continent". Par ailleurs, le président Bouteflika s'est félicité des "avancées réalisées par nos frères en Afrique dans le domaine de la jurisprudence constitutionnelle, lesquelles dénotent un choix judicieux des mécanismes à même de les conforter, dans le respect de leur spécificité et des valeurs universelles, dans leur œuvre de consécration des principes de l'Etat de Droit et de l'acception de la suprématie de Constitution". Il a salué cette initiative qui, a-t-il dit, s'inscrit "dans le cadre des activités des instances de jurisprudence constitutionnelle africaines (...) mais aussi dans un contexte mondial de bouleversements, de mutations profondes en Afrique et dans le monde arabo-musulman en particulier, une conjoncture aussi difficile que pénible dont les retombées affectent plus particulièrement les populations". "La plupart des pays africains ont progressivement saisi les nouveaux concepts du droit constitutionnel pour les enrichir avec le temps. La mise en place d'une Justice constitutionnelle assumée par des instances investies de la compétence d'arbitrer le contentieux constitutionnel en est la meilleure illustration. En effet, cette démarche a donné lieu à d'importantes ressources jurisprudentielles qui ont permis d'asseoir des principes constitutionnels substantiels, de renforcer la consécration des libertés et des droits fondamentaux et des principes de la bonne gouvernance et de la séparation des pouvoirs et d'instituer le contrôle parlementaire", a-t-il ajouté.