6.985 cas de violences contre les femmes ont été enregistrés à travers le pays durant les neufs premiers mois de 2014, a indiqué lundi le commissaire principal Razem Kenza, de la direction de la police judicaire. Les services de sécurité ont recensé, lors des neuf premiers mois de 2014, des cas de violences contre 6.985 femmes, a précisé le commissaire principal Razem, lors de la journée de sensibilisation nationale contre les violences à l'égard des femmes, organisée en coordination avec l'Assemblée populaire de wilaya (APW) d'Alger, l'académie de la société civile et de l'Observatoire national de la femme. Alger vient en tête des wilayas ayant enregistré le plus grand nombre de cas de violences contre les femmes avec plus de 1.100 affaires, suivie d'Oran avec (plus de 500) et Constantine (plus de 300). Sur le total des femmes violentées, 5.163 femmes ont subi des violences corporelles soit plus de 73%, 1.508 ont souffert de maltraitance, 205 ont été victimes d'agressions sexuelles et 27 autres ont été victimes d'homicide volontaire. Les femmes mariées sont les plus touchées par ces violences avec 3.847 cas, suivies des femmes célibataires (1875 cas), des femmes divorcées (791) et des veuves (440). Lors de la même période, 3.533 des auteurs de ces violences sont les conjoints contre 2272 célibataires. Les violences à l'égard des femmes dans la société ne se limitent plus à une tranche d'âge, mais touchent toutes les catégories et concernent toutes les femmes (instruites, actives ou femmes au foyer), a-t-elle précisé. Le domicile conjugal demeure le principal lieu où ces violences sont commises contre les femmes avec 3.321 cas, soit 47% des cas enregistrés, a-t-elle précisé, soulignant une hausse des cas de violences commises dans la rue avec 1960 cas recensés la même période. Ces chiffres restent provisoires et ne reflètent pas la réalité, en raison du refus de plusieurs femmes violentées de déposer plainte contre les auteurs de ces violences, notamment lorsqu'il s'agit d'un membre de la famille, a-t-elle dit. La présidente de l'Observatoire national algérien de la femme, Djaafri Chaia a précisé que cette journée de sensibilisation qui coïncide avec la célébration par l'Algérie de la journée mondiale de la lutte contre les violences à l'égard des femmes, le 25 novembre, était l'occasion d'évoquer le phénomène de la violence dans la société algérienne. Selon l'intervenante, il est nécessaire de cerner les facteurs socio-économiques et culturels qui contribuent à la prolifération de la violence à l'égard des femmes afin de trouver les solutions idoines à ce phénomène. Elle a de ce fait mis l'accent sur l'importance d'expliquer les dispositions de l'islam qui garantissent la protection de la femme. Elle a également appelé à la création de structures d'accueil des femmes victimes de violence et préconisé des actions en faveur de leur réinsertion dans la société. Mme Djaafri a relevé un recul des cas de violence contre les femmes durant les trois dernières années de 12000 cas, en 2012, à 11000 cas en 2013. Ces chiffres restent loin de la réalité, car beaucoup de cas de violence ne sont pas signalés, a-elle indiqué. Pour sa part, le président de l'Académie de la société civile Ahmed Chena a souligné que l'organisation de cette campagne intervenait dans le cadre des efforts déployés pour l'éradication de ce fléau qui se répercute négativement sur les familles algériennes et dont les enfants sont les premières victimes après la mère. Les participants à cette journée de sensibilisation ont enfin appelé à la conjugaison des efforts et à la coordination entre les différents services chargés de la protection des femmes violentées, notamment celles qui déposent plainte contre leurs bourreaux afin qu'elles ne soient pas encore une fois victime d'actes de vengeance.