Sur un cliché, le cerveau d'un enfant normal. Sur l'autre, l'encéphale d'un jeune autiste. Les différences sont visibles à l'œil nu : dans le second cas, la masse de la substance grise (le corps des cellules nerveuses) située dans la région temporale supérieure est réduite. D'autres dissemblances apparaissent : la substance blanche (les fibres nerveuses reliant les aires cérébrales) présente, elle aussi, des anomalies. Ce résultat, publié en 2009 dans la revue Plos One, par une équipe de chercheurs français, est l'une des dernières illustrations de la force d'investigation de l'imagerie cérébrale fonctionnelle. D'un côté, l'imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM), qui cartographie les molécules d'eau contenues à l'intérieur des tissus mous, permet de visualiser l'anatomie des structures cérébrales (matière grise et matière blanche), avec une précision millimétrique, mais aussi l'activité des circuits cérébraux in situ et in vivo, avec une précision de quelques centaines de microns et de quelques centaines de millisecondes. De l'autre, la tomographie par émission de positons (TEP), qui utilise des marqueurs radioactifs, permet de suivre le métabolisme des tissus cérébraux. Ensemble, ces techniques, après avoir contribué à dresser la carte des aires cérébrales et de leurs fonctions, explorent aujourd'hui le théâtre d'ombre et de lumière des pathologies mentales. Un siècle après la découverte de l'inconscient, elles lèvent un coin du voile entourant la boîte noire du cerveau humain. Sans toutefois en élucider tous les mystères. Les récents travaux sur l'autisme, qui comparent les images cérébrales d'enfants, révèlent chez plus de 40% des enfants atteint par ce trouble envahissant du développement des anomalies particulièrement marquées au niveau du lobe temporal.