Le président kényan Uhuru Kenyatta s'est dit innocenté après la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d'abandonner les poursuites à son encontre pour crimes contre l'humanité. J'ai clamé à plusieurs reprises mon innocence devant le peuple kényan et le monde entier, a rappelé M. Kenyatta dans un communiqué. Je le répète encore aujourd'hui: en ce qui concerne les incidents constitutifs des dossiers kényans à la CPI, ma conscience est parfaitement tranquille. Le président kényan, qui s'était immédiatement félicité de l'abandon des poursuites dans un message posté sur le réseau social Twitter, a estimé que cette affaire avait entamé la réputation de la Cour internationale. Le fait que la procureure ait poursuivi si longtemps un dossier de toute évidence défaillant démontre sans le moindre doute l'intensité des pressions exercées par des intérêts malveillants afin de brouiller et saper les fondements de la justice internationale, a-t-il jugé. Uhuru Kenyatta a accusé la procureure en chef de la CPI Fatou Bensouda d'avoir choisi de poursuivre des cas de manière sélective et ouvertement biaisée afin de servir d'obscurs intérêts et porter atteinte à la justice. En conséquence, cela aura coûté très cher à la réputation de la Cour et continuera à le faire, à moins d'une révision profonde et entière du système de justice internationale, a-t-il ajouté. La procureure de la CPI a annoncé vendredi l'abandon des charges contre le président Kenyatta. Il était soupçonné de crimes contre l'humanité pour son rôle présumé dans les violences postélectorales de fin 2007- début 2008 au Kenya, qui avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés. Le Kenya a mené une campagne internationale afin de bloquer les procédures judiciaires à l'encontre de son président mais aussi du vice-président Ruto dont le procès devant la CPI, pour des faits similaires, a débuté en septembre 2013. La CPI avait entamé des poursuites contre les principaux responsables des violences, après que la justice kényane avait échoué à lancer la moindre procédure. Mais vendredi, le président Kenyatta a argué que les procédures lancées par la CPI avaient en fait entravé les efforts de la justice kényane pour poursuivre les auteurs des crimes perpétrés contre les milliers de personnes assassinées, mutilées, déplacées, dépossédées de leurs biens et totalement traumatisées. Il ne peut y avoir de justice quand des clubs de défense des droits de l'Homme et un tribunal international conspirent pour trahir les victimes de violations de leurs droits et persécuter des innocents, a clamé Uhuru Kenyatta en promettant aux victimes de leur faire justice. IL a également promis de continuer à lutter pour l'abandon des poursuites de la CPI contre deux autres Kenyans, dont son vice-président William Ruto, en procès depuis septembre 2013. Comme moi, ils ont fermement affirmé leur innocence, a-t-il souligné. Je suis sûr qu'ils seront finalement innocentés. Je suis à leur côté et leur apporterai mon soutien et mes prières jusqu'à ce jour. De son côté, William Ruto, ancien opposant politique de M. Kenyatta devenu son allié lors de la dernière élection, a félicité le président. La vérité vous a libéré, a déclaré le vice-président. Les charges contre M. Kenyatta avaient été confirmées en 2012, avant son élection à la présidentielle. Il était notamment accusé d'être responsable de meurtres, viols et persécutions.