Le Directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel a plaidé, mercredi à Tunis, pour le renforcement des mécanismes en vigueur en matière de lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes et le terrorisme à travers le tarissement des sources de financement des activités terroristes. Dans une allocution prononcée à la 38ème Conférence des responsables de police et de sécurité arabes, le général-major Hamel a souligné la nécessité de "renforcer les mécanismes en vigueur en matière de lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes et le soutien au terrorisme à travers le tarissement des sources de financement des activités terroristes". Il a, dans ce sens, insisté sur l'impératif de criminaliser le paiement de rançons aux terroristes, lequel "constitue désormais l'une des principales sources de financement pour les criminels". Il a mis en garde contre les organisations terroristes et celles liées au crime transfrontalier "activant aujourd'hui dans la région arabe sous diverses appellations et dont les actes abjects ciblent les citoyens et institutions officielles" soulignant "une complicité flagrante entre ces organisations terroristes et les contrebandiers, trafiquants d'armes, de drogues et de produits prohibés". "Face à cette situation, nous sommes appelés aujourd'hui plus que jamais à redoubler d'efforts pour insuffler une nouvelle dynamique à notre coopération face aux proportions dangereuses que prennent le crime sous toutes ses formes, l'extrémisme, le fanatisme et le terrorisme, en œuvrant à endiguer ces phénomènes via des stratégies multilatérales", a affirmé le général major Hamel. "Nous sommes également appelés à renforcer davantage notre coopération en matière de lutte contre la criminalité en général et contre les actes terroristes en particulier" a-t-il souligné appelant à "faire front uni contre les idées destructrices et extrémistes véhiculées par les groupes terroristes et se prémunir contre leurs graves répercussions, outre l'échange d'informations et de données relatives aux groupes terroristes". Pour ce faire, "il est nécessaire de mobiliser tous les efforts et moyens et d'impliquer d'autres secteurs, notamment les médias pour éradiquer ces phénomènes", a précisé le général major Hamel, appelant à "prendre des mesures concrètes et efficaces pour renforcer l'action sécuritaire arabe commune, garantir la sécurité et la stabilité dans le monde arabe et lutter contre toute menace externe". Dans ce contexte, le général major Hamel a salué les efforts des pays arabes en matière de coordination, de coopération et d'échange d'informations, de données et d'expériences, notamment durant les rencontres périodiques tenues dans le cadre du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur (CMAI). A cette occasion, le représentant de l'Algérie a rappelé les activités "intenses" des pays arabes dans le cadre de la promotion de la coopération sécuritaire arabe, à travers la mise en place de mécanismes adéquats et une "forte" participation aux rencontres organisées par le Secrétariat général du Conseil des ministres arabes de l'Intérieur et les débats constructifs autour des sujets inscrits à l'ordre du jour de ces travaux sanctionnés "dans leur ensemble par des résultats positifs". Le général-major Hamel a cité les recommandations relatives à la mise à jour de la stratégie arabe de lutte antiterroriste, la commission concernée par l'examen du projet de stratégie arabe de mise en œuvre de la Police sociétale et celle concernée par le développement de la stratégie sécuritaire arabe. Il a, cependant, indiqué que la situation sécuritaire "détériorée et instable dans la région arabe implique davantage d'efforts notamment pour le renforcement de la sécurité au niveau des frontières, ce qui nécessite la prise de mesures efficaces, concrètes et urgentes dans le domaine de la coopération pour la sécurisation des frontières communes", a-t-il affirmé. "Cela permettra de resserrer l'étau autour des mouvements des groupes criminels et terroristes pour les empêcher de s'infiltrer à travers les frontières et de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité d'autres pays ou de mener des actes terroristes, des trafics d'armes ou de drogue", a souligné le général-major Hamel. "L'objectif de ces actions est d'échanger les expériences réussies entre les pays arabes, préserver la sécurité et la stabilité dans la région, consolider les efforts communs en vue de lutter contre les défis sécuritaires et soutenir l'action sécuritaire arabe commune", a-t-il estimé. "Le succès de l'action sécuritaire arabe commune exige une coopération et une coordination soutenues notamment à la lumière de la recrudescence de plusieurs formes de criminalité aussi dangereuses que le terrorisme dont le blanchiment d'argent, la corruption, la cybercriminalité, le trafic de drogue et de psychotropes, la traite d'humains et d'immigrés et le trafic d'armes", a souligné M. Hamel. S'agissant du projet de stratégie arabe pilote pour la consécration des droits de l'homme dans l'action sécuritaire, le directeur général de la Sûreté nationale a indiqué que ce projet "vient compléter l'action soutenue initiée depuis plusieurs années pour la protection et la consécration des droits de l'homme dans l'accomplissement quotidien des missions policières et le respect rigoureux de leurs règles, pour soutenir les droits de l'homme dans nos pays". La question du projet de stratégie arabe "vient consolider la mise en œuvre de la police sociétale dans le cadre du renforcement de la relation et de la coopération entre la police et le citoyen en matière de lutte et de prévention contre la criminalité, un projet qui mérite d'être encouragé à la lumière des mutations survenues de par le monde", a-t-il soutenu. Le projet "qui vient à point nommé profitera, une fois adopté, aux services de sécurité arabes", a-t-il dit. Par ailleurs, le général-major Hamel a salué le succès de l'élection présidentielle et des législatives organisées en octobre et novembre derniers, en Tunisie et qui "ont été un véritable succès sur tous les plans, prouvant ainsi la conscience et le génie des frères Tunisiens".