La poudre de lait continue à faire l'objet de fracassantes déclarations. Subventionnée par l'Etat pour la production du lait en sachet cédé à 25 DA, cette poudre est détournée pour la production d'autres produits laitiers, a révélé un responsable du ministère du Commerce qui a requis l'anonymat. M. Abdelaziz M'henni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA) est du même avis. En effet, le département d'El Hachemi Djaâboub se dit "incapable de mettre un terme à ce comportement de certains transporteurs indélicats", pour reprendre les déclarations de notre source. De son côté, le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), Abdelaziz M'henni, n'a pas nié le fait que certains producteurs usent de techniques subtiles pour détourner des quantités de poudre. "Certains fabricants procèdent à l'exploitation de la poudre subventionnée pour la production de produits laitiers dérivés afin d'avoir une marge plus intéressante que celle du sachet de lait pasteurisé à 25 dinars", nous confie-t-il. Cependant, il précisera que la gestion et la prise en charge des opérations de distribution de poudre de lait relèvent uniquement de la compétence de l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL), chargé d'octroyer aux opérateurs leurs quotas de poudre. Nos deux sources évitent cependant de citer les producteurs s'adonnant à cette pratique déloyale, se contentant de parler de la nécessité d'une nouvelle politique de répartition de la poudre. Nécessité d'une nouvelle stratégie Afin d'éviter le détournement de la poudre de lait à des fins commerciales au détriment des citoyens, notamment ceux dépendant du lait pasteurisé à 25 dinars le sachet, une réorganisation s'impose. Le président de la CIPA nous annonce la mise en place prochainement de comités ainsi que d'équipes pour se charger de toute la filière agro-alimentaire. La CIPA sera représentée par sa Fédération agro-alimentaire regroupant des opérateurs évoluant dans ce domaine. "Ces comités sont en train de travailler à une nouvelle stratégie à l'intention autorités publiques".Pour Abdelaziz M'henni, "ce projet est établi avec la participation des ministères de l'Agriculture, de l'Industrie, des Finances et du Commerce. De ce fait, une véritable stratégie de production du lait cru est en voie de finalisation. Rappelons que l'importation de la poudre de lait représente une facture très élevée pour le Trésor public : en 2008, l'Algérie a déboursé la somme de 900 millions de dollars à cet effet.