La communauté bancaire estime que les mesures prises, mardi, par le Président de la Républiques notamment celles relatives à la diversification des sources de financement des investissements publics allaient contribuer à la dynamisation du marché financier. Lors d'un conseil restreint consacré à l'étude de l'évolution du marché pétrolier et à ses retombées sur la démarche économique et sociale du pays, le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a instruit son gouvernement de veiller, entre autres, à la rationalisation de la dépense publique et à la diversification des sources de financement de l'économie. "La contrainte financière va accélérer le mouvement au sein du marché financier", a indiqué à l'APS le délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrazak Trabelsi, recommandant d'accélérer la modernisation du marché financier qu'il soit obligataire ou boursier. "Le marché financier en Algérie n'est pas très développé mais il faudra, justement, accélérer le processus de sa dynamisation de manière à ce que l'effort d'investissement public soit graduellement pris en charge par ce marché", poursuit-il. Mais pour le délégué général de l'Abef, la décision de dynamiser le marché financier n'est pas directement liée à la baisse des cours du pétrole: "Ce sont des orientations qui ont été déjà instruites par les autorités et elles concernent des réformes structurelles" qui touchent l'ensemble du système financier algérien". Selon lui, le développement du marché financier pour diversifier les sources de financement des investissements publics est un choix "incontournable" pour mener à terme le programme de développement de l'Etat. "L'Etat ne peut plus faire supporter à son budget les grands investissements", soutient M. Trabelsi qui avance, toutefois, que le développement d'un marché financier n'est pas un projet qui peut être réalisé dans une courte période mais que cela se prépare, plutôt, à moyen et long terme. "Le gouvernement a bien préparé cette démarche", selon M. Trabelsi qui indique, au passage, l'entrée en bourse prochainement d'un nombre important de grandes entreprises publiques notamment du secteur bancaire et des assurances. "L'Etat veut donner un coup de pouce à ce marché (financier) pour accélérer son mouvement", ajoute-t-il encore. Mardi, le Chef de l'Etat a chargé son exécutif de s'atteler, entre autres, à la rationalisation de la dépense publique, surtout en ce qui concerne le budget de fonctionnement, de veiller à la rationalisation des importations et au renforcement du contrôle des opérations de financement du commerce extérieur, pour prévenir toutes formes d'évasion de capitaux. A ce titre, le Président de la République a chargé le gouvernement d'engager les mesures requises pour la dynamisation des secteurs de l'industrie, de la pétrochimie, de l'agriculture, du tourisme et des nouvelles technologies de l'information et de la communication, et de lui en rendre compte au cours du premier trimestre 2015. Cela devra s'accompagner également d'une intensification des réformes au niveau du secteur financier, pour dynamiser le développement de l'entreprise, la mobilisation de l'épargne locale, et le financement des investissements de la sphère économique.