Lors de la réunion bimensuelle de l'exécutif, le wali de Sidi Bel Abbès a mis en exergue l'état de sous-développement dans lequel se débattent plusieurs communes relevant de sa circonscription. M. Bentabet a en effet indiqué qu'outre les charges ordinaires qui incombent à la wilaya, celle-ci doit subventionner 21 municipalités déficitaires sur les 52 qu'elle compte. Les charges annexes telles que la consommation d'énergie, de téléphone et d'eau accentuent les difficultés dans la gestion des affaires des communes déstructurées, a fait remarquer le wali. Pour le directeur de l'administration locale (DAL), en charge de ce dossier, «il y a eu une meilleure maîtrise de la gestion des collectivités locales en 2008, malgré les augmentations des salaires et des produits énergétiques». Pour appuyer ce constat, le DAL indique que 45 communes étaient considérées déficitaires en 2008. En termes de chiffres, le déficit représentait un montant de 33 milliards de centimes. «L'État a pris en charge 90% de ce déficit, ce qui représente près de 298 millions de dinars», précise le DAL. «Cela s'explique par l'apport financier conséquent du Fonds commun des collectivités locales (FCCL), lequel a permis d'équilibrer les budgets des communes en difficulté», selon lui, reconnaissant toutefois que certaines opérations inscrites à l'indicatif des communes «n'étaient pas accompagnées de dispositifs financiers adéquats», d'où un déficit qu'il qualifie de «chronique». Malgré cela, les services communaux ont réalisé un taux de recouvrement des produits fiscaux supérieur à celui de l'année dernière, soit 123%. Une commission pour recenser les dettes Concernant l'assainissement des dettes contractées par les communes en 2008, les responsables de la wilaya signalent qu'une enveloppe financière de l'ordre de 35 milliards de centimes sera consacrée à ce volet. «Une commission ad-hoc a été installée au mois de janvier dernier et s'attelle toujours au recensement des dettes». Intervenant lors de la réunion, le directeur des impôts a indiqué, pour sa part, que plus de 100 milliards de centimes de recettes fiscales ont été reversés en 2008 aux collectivités locales. Dans le détail, 28% des recettes ont alimenté les budgets des communes, 29% ont renfloué le budget de la wilaya et 57% ont été reversés au FCCL. Il y a lieu de signaler que la direction des impôts a recouvré durant l'année 2008 un montant de 427 milliards de centimes de recettes fiscales, contre 343 milliards pour toute l'année 2007. Le directeur des impôts a déclaré que ses services ont réalisé le taux d'évolution «le plus important à l'ouest du pays». Un taux de recouvrement en hausse de 20% par rapport à l'exercice 2007, selon lui. Ce chiffre n'est pas le résultat d'un regain d'activité des secteurs industriel et économique. C'est en partie en paiement public (TVA, TAP) qu'un tel taux de recouvrement a été atteint. En fait, c'est l'argent de l'Etat qui constitue le gisement principal pour le fisc. Donc, en termes de création de richesses et de valeurs ajoutées réelles, l'année 2008 n'a pas dérogé à toutes les années précédentes.