Le président Abdelaziz Bouteflika en a appelé mardi à la "prise de conscience" et à la "mobilisation" des Algériens pour parvenir rapidement à une économie plus forte et réaliser le parachèvement de la réforme politique démocratique, sans remise en question de la justice sociale, malgré les menaces que fait peser l'effondrement des cours du pétrole sur les moyens de l'Etat. "La prise de conscience et l'effort de tous nous permettront d'accélérer les réformes économiques requises ainsi que la construction d'une économie nationale diversifiée et compétitive, tout cela dans un attachement permanent à la justice sociale et à la solidarité nationale", a assuré le chef de l'Etat en s'adressant à la Nation au terme du dernier conseil des ministres de l'année finissante. Se montrant confiant et "convaincu" des capacités du pays à dépasser "sans difficultés majeures" les "graves perturbations" que connaissent les marchés pétroliers, le président Bouteflika a assuré que "la dynamique de développement ne sera pas arrêtée" et que la politique de l'emploi et de la construction de grands équipements sociaux au profit de "toute la population" se poursuivrait. Annoncées la semaine dernière au plus haut niveau, les mesures urgentes de rationalisation de la dépense publique et d'amélioration des recouvrements fiscaux, pour compenser les baisses des rentrées pétrolières, sont censées aider à la poursuite de l'effort de développement et d'équilibre social ainsi défendue par le président de la République. Le chef de l'Etat, après s'être félicité de "la paix et la stabilité" qui auront marqué, a-t-il dit, le pays en 2014 dans un environnement international et régional pourtant des plus incertains, a annoncé pour 2015 un parachèvement du chantier institutionnel par la révision de la constitution, "dans les prochains mois". Les consultations pour cette révision constitutionnelle, entamées en2011 et reprises à la mi-2014 avec la participation d'une grande partie de la classe politique et associative, devraient se poursuivre avec la participation de forces politiques jusque-là réticentes à s'y joindre. Pour cela, a tranché le Président, "la porte demeure ouverte devant ceux qui ne se sont pas encore associés à cette consultation qui reflète l'esprit même de la démocratie et qui est menée dans le respect des différences". Le projet de révision de la Loi fondamentale "n'est pas au service d'un pouvoir ou d'un régime" mais "ambitionne, au contraire, de consolider les libertés et la démocratie", a encore plaidé le président de la République pour répondre aux différents détracteurs de cette initiative politique. Plus encore, soutient encore le chef de l'Etat, le texte doit renforcer non seulement l'indépendance de la justice et les libertés mais aussi "la place de l'opposition" politique, dès lors qu'il s'agit, par la voie démocratique, de "réguler la compétition et même la contestation politiques", a-t-il tenu à expliquer en guise de message se voulant fort à l'adresse des parties les plus récalcitrantes à un projet censé être le plus consensuel possible.