L'attaque sanglante qui a visé mercredi les bureaux de l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo à Paris, faisant une douzaine de morts et onze blessés, a été fermement condamnée à travers le monde, suscitant "choc" et "consternation". Deux hommes encagoulés et armés d'une kalachnikov et d'un lance-roquette, ont attaqué dans la matinée la rédaction de l'hebdomadaire Charlie Hebdo avant de prendre la fuite. Selon un dernier bilan encore provisoire, une douzaine de personnes, dont deux policiers et des caricaturistes du journal, ont été tuées dans cette attaque qui compte parmi les attentats les plus meurtriers en Europe depuis vingt ans. Le président français François Hollande a dénoncé un "attentat terroriste" et "un acte d'une exceptionnelle barbarie". Après l'attaque, le gouvernement français a pris des mesures sur le plan antiterroriste Vigipirate et a décidé d'élever le niveau "alerte attentats", pour l'ensemble de la région parisienne. L'attaque suscite "consternation et effroi" Cette attaque a suscité "choc et consternation" à travers le monde, qualifiant cet acte d'"abominable et injustifiable" qui a provoqué des pertes en vies humaines. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a condamné "vigoureusement" l'attaque terroriste perpétrée à Paris, en assurant la France "de la constance de l'engagement de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme qui nécessite une mobilisation accrue de toute la communauté internationale". "L'horreur qui a caractérisé cette attaque meurtrière disqualifie totalement ceux qui l'ont commise de toute prétention à s'ériger en défenseurs de quelque cause que ce soit ou en représentants d'une quelconque communauté", a indiqué de son côté le ministère des Affaires étrangères. Réagissant aussi à cet acte, la Maison Blanche a condamné une "fusillade terrifiante" contre Charlie Hebdo, et a proposé l'aide des Etats-Unis pour que les "terroristes" qui en sont responsables soient traduits en justice. Le chef du gouvernement britannique David Cameron a dénoncé sur son compte twitter des "meurtres révoltants". "Nous nous tenons aux côtés du peuple français dans le combat contre le terrorisme et pour la défense de la liberté de la presse", a-t-il dit. Dmitri Peskov, le porte-parole du président russe, Vladimir Poutine, a également dénoncé l'acte terrorisme "sous toutes ses formes". "Nous avons la conviction que la lutte contre le terrorisme est impossible sans coopération multilatérale", a-t-il souligné. L'Italie par la voix de son chef de gouvernement Matteo Renzi a exprimé sa "consternation", alors que la chancelière allemande Angela Merkel, s'est dite "bouleversée" par un "attentat abominable". Charles Michel, le Premier ministre belge, a, quant à lui, parlé de "choc, consternation et effroi". Se disant "profondément bouleversé" par cet attentat "abominable et injustifiable", le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé à "soutenir fermement la liberté d'expression et la tolérance" et à "s'opposer aux forces de la division et de la haine." Pour sa part, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a dénoncé "un acte intolérable, une barbarie" qui "nous interpelle tous en tant qu'êtres humains et qu'Européens". Le gouvernement turc a fermement condamné le sanglant attentat, tout en mettant en garde contre le péril de l'islamophobie."Nous condamnons avec la plus grande fermeté le terrorisme. Nous sommes contre toute forme de terrorisme, peu importe d'où il vient et ses mobiles", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu à Ankara. De leur coté, la Ligue arabe et Al-Azhar, la plus haute autorité religieuse sunnite, ont condamné l'attentat "terroriste" et déplorant une attaque "criminelle", tout en soulignant que "l'Islam dénonce toute violence". Pour Amnesty International, il s'agit d'un "jour noir pour la liberté d'expression". "Mais c'est d'abord une tragédie humaine épouvantable", a estimé Stephan Oberreit, directeur d'Amnesty International France. Créé en 1970, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo n'a jamais hésité à publier des dessins provocateurs, se moquant des dirigeants et des stars comme des religions. Cette publication avait été la cible à plusieurs reprises de menaces et d'un incendie criminel.