Le stress et l'angoisse sont des sentiments qui conduisent parfois à des manifestations violentes et à des dégâts irréparables. Une situation très fréquente chez les Algériens. Combien de litiges pouvant être résolus à l'amiable sont devenus des affaires compliquées du fait que les parties impliquées étaient sous l'emprise de ces sentiments. Mais ce n'est pas le cas, dès lors que l'inculpé touche à l'un des symboles de l'Etat. Dans ce genre d'affaire, ni le stress ni tout autre motif ne peuvent disculper l'auteur d'un pareil acte. Pour avoir déchiré le procès-verbal qu'il avait retrouvé sur le pare-brise de sa voiture, un jeune entrepreneur qui venait d'arriver de la wilaya de Sétif a été placé en détention préventive pendant plusieurs jours avant de comparaître devant la juge. Conscient de la gravité de son infraction, l'inculpé n'a trouvé que les excuses pour essayer de s'en sortir. «Je suis vraiment désolé. C'est vrai que j'ai déchiré la contravention parce que ce jour-là j'étais hors de moi. J'étais tellement pressé que je n'ai même pas vu qu'il était interdit de stationner à cet endroit. J'avais fait un long trajet pour régler un petit problème», a-t-il regretté. «Vous allez le régler bien comme il faut en prison», lui a répondu la juge. «Non seulement vous garez votre voiture dans un lieu interdit au stationnement, mais encore vous ne considérez même pas le policier qui n'avait fait que son travail», a-t-elle ajouté. «Certes, j'ai déchiré le PV, mais pas devant lui. C'est son collègue qui m'a vu», a-t-il rétorqué, tout en reconnaissant que son geste était irréparable. «J'étais tellement perturbé que je ne savais même pas quoi faire», a-t-il rétorqué, cherchant vainement ses mots pour obtenir au moins les circonstances atténuantes. Mais le stress et la hâte, et bien qu'ils fassent partie de notre vécu quotidien ne peuvent pas être des pièces à conviction. «Vous vous comportez ainsi à Sétif ?», lui a demandé la juge intransigeante dès qu'il s'agit d'atteinte aux symboles de l'Etat. Face à tous ces reproches, l'inculpé n'a trouvé que les excuses et le regret pour réhabiliter son image. N'empêche, le parquet a requis six mois de prison et une amende de 50 000 DA à son encontre. Du fait d'avoir affaire pour la première fois au tribunal, la juge a prononcé une amende de 20 000 DA au profit de la partie civile et une autre de 30 000 DA à verser au compte du Trésor public.