A l'instar de bon nombre de quartiers isolés de la ville de Annaba, la cité Rym, du nom de la gazelle qui orne les armoiries de la coquette, ne déroge pas à la règle. En effet, les habitants subissent des contraintes insupportables en matière d'hygiène et de salubrité publiques. Un constat décevant. Livrée à ses habitants au début des années 90, la cité Rym n'a décidément pas le mérite de porter le nom duquel on l'a baptisé alors. Les routes défoncées, les dépotoirs à ciel ouvert, les eaux stagnantes et les effluves qui s'en dégagent à tout moment de la journée, caractérisent, au contraire, cette cité de 350 logements. Une situation qui ne semble pas émouvoir la majeure partie des habitants des lieux et encore moins des élus trop préoccupés ailleurs par leurs charges. Un universitaire locataire affirme que la cité en question, qui est située relativement loin du centre-ville de Annaba, n'a jamais fait, aussi loin qu'il se souvienne, l'objet d'une quelconque visite de la part des autorités locales. Et ce n'est pas faute d'avoir été interpellées sur les dangers que présentent les nuisances quasi quotidiennes qu'endure la population de cet ensemble de la Plaine ouest, se désole notre interlocuteur. L'association de quartier aurait signalé à maintes reprises au président d'APC de Annaba les manquements à leurs obligations des services de la voirie et les conséquences graves pour la salubrité publique d'une telle négligence, assure-t-on. «Les services de l'APC n'ont jamais donné suite aux correspondances que nous leur avons adressées et nos doléances sont restées lettre morte. Les eaux usées et les fuites d'eau potable dans les rues se croisent, d'où le risque latent de cross-connection et de maladies à transmission hydrique qui résultent inévitablement de ces accidents. Ceci sans parler du manque de civisme des habitants, qui ne respectent pas les horaires d'enlèvement des ordures», s'insurge cet enseignant. Des moustiques à longueur d'année Selon l'un des habitants du bloc 5, un immeuble a la particularité d'être cerné de toutes parts par des tas d'ordures. L'absence d'hygiène est imputable aux services de GTZ, cette entreprise spécialisée dans l'environnement, en collaboration avec la commune de Annaba, qui n'a jamais pensé à doter cette cité en bennes, comme cela a été fait dans les autres quartiers de la ville. Une lacune qui expliquerait, selon lui, la présence des montagnes d'ordures qui jonchent les rues et l'invasion du site par des moustiques à longueur d'année. Surenchérissant d'autres habitants, il signale que des centaines de rats et même des serpents ont élu domicile au fond des vides sanitaires des immeubles. «Si rien n'est fait dans l'immédiat, ces bestioles vont finir par rendre l'accès aux caves très périlleux, notamment pour nos enfants. La sonnette d'alarme est tirée», prévient l'un d'entre eux. «La responsabilité n'incombe pas à nos seuls services, se défend le P/APC, car en ce qui concerne la suppression des fuites d'eau potable, la responsabilité relève exclusivement des prérogatives de l'Algérienne des eaux. En ce qui nous concerne en tant que représentants de la commune, nous avons fait l'essentiel en posant le réseau des grandes canalisations. Il nous reste à achever le programme d'assainissement encore en cours, ce qui sera fait dans deux mois tout au plus». Le docteur Bensaïd reconnaît pourtant que «la cité Rym, en matière d'environnement, n'a effectivement pas bénéficié d'un quota de bennes à ordures car nous ne pouvons pas couvrir tout le tissu urbain. L'APC a dégagé un budget de près de 3 milliards de centimes à ce chapitre pour l'acquisition des bennes de 800 litres. Contrairement à ce qui a été affirmé par certains, nous avons effectué une visite de travail au niveau de cette cité en décembre de l'année dernière en compagnie de plusieurs associations. Après avoir débattu avec les concernés de ce problème précis, nous avions promis de le régler dans les meilleurs délais possibles et nous le ferons avant la fin de l'année 2009, dans la mesure de nos possibilités», soutiendra-t-il avant de souligner que s'agissant du chapitre de l'assainissement, le programme ne peut également pas être assumé par la commune toute seule en fonction des moyens très lourds qu'il nécessite. «Mais là aussi, que les habitants s'arment de patience, nous veillerons à ce que la cité soit dotée des infrastructures nécessaires car toutes les parties concernées sont conscientes de l'urgence de la situation qui prévaut à cet endroit de la ville», tiendra à rassurer le P/APC.