L'euro se stabilisait face au dollar vendredi, dans un marché prudent avant la publication des derniers chiffres de la croissance aux Etats-Unis et digérant la nouvelle baisse des prix dans la zone euro. Vers 10H00 GMT (11H00 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1321 dollar, contre 1,1317 dollar jeudi vers 22H00 GMT. Elle s'échangeait 1,1284 dollar mercredi soir. La devise européenne reculait face à la monnaie nippone, à 133,27 yens contre 133,93 yens jeudi. Le dollar aussi baissait face à la devise japonaise, à 117,65 yens contre 118,34 yens la veille. La monnaie unique s'est ressaisie légèrement jeudi, les cambistes ne trouvant pour l'heure pas de raison de faire encore baisser une monnaie européenne déjà très affectée par la divergence monétaire de plus en plus manifeste entre l'Europe et les Etats-Unis. La politique monétaire de plus en plus volontariste de la Banque centrale européenne (BCE) - qui a annoncé la semaine dernière un programme rachats d'actifs à hauteur de 60 milliards d'euros par mois à partir de mars 2015 et au moins jusqu'à fin septembre 2016 - en contraste avec celle de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui laisse de moins en moins de doute quant à un relèvement prochain de ses taux d'intérêt, actuellement proches de zéro. Les rachats d'actifs de la BCE, dont le but est de stimuler l'activité économique au sein de l'Union monétaire par le biais d'injections massives de liquidité, va avoir pour effet collatéral de diluer la valeur de l'euro et donc de le rendre moins intéressant pour les investisseurs. La Fed a mis un terme en octobre à ses propres rachats d'actifs massifs et pourrait commencer, selon certains observateurs, à relever ses taux d'intérêt dès mi-2015. "Les commentaires (mercredi) du FOMC (Comité de politique monétaire de la Fed) sur une économie américaine dont la croissance est solide et une forte croissance de l'emploi devraient être confirmés vendredi par les indicateurs publiés aux Etats-Unis", anticipait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi. Au lendemain d'un indicateur encourageant sur les inscriptions hebdomadaires au chômage - au plus bas en 15 ans - les investisseurs attendaient maintenant avec optimisme la première estimation du produit intérieur brut (PIB) américain d'octobre à décembre 2014, dont la publication est prévue à 13H30 GMT. Les cambistes décortiqueront ensuite la deuxième estimation pour janvier de l'indice de confiance des consommateurs américains établi par l'Université du Michigan. En Europe, les cambistes décortiquaient les chiffres du chômage en zone euro pour décembre, qui ont montré un recul du taux à 11,4%, son niveau le plus bas depuis août 2012. Ils digéraient surtout la nouvelle baisse des prix en janvier dans la zone euro, de 0,6% après une baisse de 0,2% en décembre, selon une première estimation publiée vendredi. Ce nouveau recul des prix étaient de nature à raviver les craintes de déflation dans la région. Ces données, couplées aux indicateurs américains, "devraient rappeler aux investisseurs les raisons pour lesquelles la divergence des politiques monétaires va continuer à pousser le dollar à la hausse, dans la perspective d'une hausse de taux", prévenait Derek Halpenny. La hausse des taux américains rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs spéculatifs. Le marché sera également attentif à la première rencontre entre le nouveau gouvernement grec et le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem prévue plus tard dans la journée à Athènes et où devrait être évoquée l'épineuse question de la dette de la Grèce que le nouveau Premier ministre Alexis Tsipras, du parti de gauche radicale Syriza, entend renégocier. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, premier responsable européen à se rendre à Athènes depuis l'arrivée au pouvoir d'Alexis Tsipras, s'est voulu apaisant jeudi mais a souligné la nécessité de parvenir à des avancées concrètes vendredi. Vers 10H00 GMT, la livre britannique restait quasi stable face à la monnaie unique européenne, à 75,08 pence pour un euro, et montait un peu face au dollar, à 1,5088 dollar pour une livre. Le franc suisse baissait face à l'euro, à 1,0471 franc pour un euro, et se stabilisait face au billet vert, à 0,9244 franc pour un dollar. L'once d'or valait 1265,25 dollars, contre 1268,75 dollars jeudi soir.