L'euro progressait face au dollar mardi, tentant de se reprendre après un plus bas en plus de 11 ans la veille, dans un marché optant tout de même pour la prudence avant la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Vers 10H25 GMT (11H25 HEC), la monnaie unique européenne valait 1,1307 dollar, contre 1,1234 dollar lundi vers 22H00 GMT. L'euro avait atteint lundi 1,1098 dollar, son niveau le plus bas depuis début septembre 2003. La devise européenne tentait également de se reprendre face à la monnaie nippone, à 133,47 yens contre 133,12 yens lundi. L'euro était tombé lundi à 130,15 yens, son niveau le plus faible depuis début septembre 2013. Le dollar reculait aussi face à la devise japonaise à 118,05 yens contre 118,49 yens lundi. "Après l'effondrement de l'euro à un nouveau plus bas en 11 ans (...) suite au résultat des élections en Grèce, l'euro a repris un peu du terrain perdu face au dollar lundi", commentait Jameel Ahmad, analyste chez FXTM. Les Grecs ont donné dimanche une victoire claire, à la limite de la majorité absolue, au parti de gauche radicale Syriza, qui a promis de mettre fin à l'austérité due aux politiques de rigueur imposées par l'Union européenne (UE) à ses membres. L'Europe a cependant affiché sa volonté de ne pas céder aux exigences du nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras, en le prévenant qu'elle n'était pas prête à effacer la dette du pays. M. Tsipras "a réussi à faire baisser le niveau de panique des investisseurs en indiquant qu'il souhaite coopérer et négocier sur le sujet de la dette grecque, ce qui a permis à l'euro d'effacer une partie des larges pertes récemment enregistrées face au dollar", expliquait M. Ahmad. Cependant, "la tendance baissière reste intacte et la tentative de reprise ne va que permettre d'offrir des possibilités de vendre des euros à un niveau plus élevé", prévenait Stan Shamu, analyste chez IG. En effet, l'euro continuait d'être lesté par l'annonce jeudi par la Banque centrale européenne (BCE) d'un vaste programme d'assouplissement monétaire. Déterminée à contrer le risque de déflation et à stimuler l'économie de la zone euro, la BCE a annoncé quelque 1.140 milliards d'euros de rachats d'actifs, dont des dettes souveraines. Ces rachats seront échelonnés à raison de 60 milliards d'euros par mois à partir de mars 2015, et au moins jusqu'à septembre 2016. Ce programme équivaut à des injections de liquidités dans le système financier, ce qui aura pour effet collatéral de diluer la valeur de l'euro. Mais le marché attendait surtout une décision de la Fed mercredi à l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire (FOMC) qui devait débuter mardi. Si des changements se manifestent dans le discours de la Fed, ils pourraient faire évoluer les attentes du marché sur le calendrier d'un resserrement aux Etats-Unis, ce qui jouerait sur la valeur du dollar. Les cambistes s'attendent actuellement à une hausse des taux vers la fin de l'été, selon des analystes. Par ailleurs, le rouble se trouvait sous pression face aux grandes devises mondiales, à la suite lundi de l'abaissement d'un cran de la note de la Russie par l'agence de notation financière Standard & Poor's, qui est passée dans la catégorie "spéculative". Vers 10H25 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie unique européenne, à 74,94 pence pour un euro, mais montait un peu face au dollar, à 1,5085 dollar pour une livre. Les cambistes digéraient mardi le fait que la croissance au Royaume-Uni a ralenti au quatrième trimestre, à 0,5% par rapport au troisième, mais a néanmoins atteint 2,6% pour l'ensemble de l'année 2014, bien plus que celle des principaux voisins européens du pays. Le franc suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0160 franc pour un euro, et progressait face au billet vert, à 0,8987 franc pour un dollar. L'once d'or valait 1280,67 dollars, contre 1281,25 dollars lundi soir.