Le sélectionneur national, Christian Gourcuff, nourrit de grands regrets sur sa première CAN avec la sélection algérienne, mais il se dit satisfait du visage montré par les Verts durant cette épreuve reine du football africain. «On est déçu que notre aventure se termine aux quarts de finale. C'est un résultat qui ne correspond pas à nos espérances, mais je pense qu'on a laissé une belle image dans cette CAN et que les Algériens doivent être fiers de leur équipe. On voulait gagner tous les matches et avoir le titre africain, mais l'efficacité nous a fait défaut. On a des regrets sur le match contre la Côte d'Ivoire et surtout sur celui contre le Ghana. Si on n'avait pas encaissé ce but à la dernière minute, on aurait évité la Côte d'Ivoire en quart de finale. On a aussi des regrets sur les deux premiers buts encaissés face à la Côte d'Ivoire. Il y a eu du laxisme en défense face à des joueurs de calibre international. Il ne faut surtout pas commettre des erreurs défensives à ce niveau et dans ce contexte-là. Si on refait dix fois le match, je suis certain qu'on ne le perdra pas une seule fois. On n'a pas à rougir de nos prestations. Notre équipe a fourni du beau jeu, notamment dans les deux derniers matches joués à Malabo où on était dans le luxe, et elle a eu un comportement exemplaire. Sur le plan du jeu, on était confronté à des conditions difficiles à Mongomo où l'état du terrain ne permettait pas à nos joueurs de s'exprimer pleinement», a affirmé Christian Gourcuff dans une conférence de presse animée hier au Centre de presse du stade 5-Juillet. «Brahimi et Feghouli sont l'avenir de l'EN» Gourcuff estime que le parcours de l'EN aurait été meilleur si ses deux leaders techniques, Yacine Brahimi et Sofiane Feghouli, étaient au top. «Nos leaders Brahimi et Feghouli n'étaient pas à leur meilleur niveau dans cette CAN. S'ils étaient au top, ils auraient pu faire la différence. Mais Brahimi et Feghouli sont l'avenir de la sélection, sans oublier Taïder, Bentaleb, Mandi et autres Ghoulam qui vont arriver à maturité dans deux ou trois ans», dira le sélectionneur national, qui n'a par contre aucun regret sur la préparation effectuée pour cette CAN. «C'était une préparation pensée et impeccable. Si c'était à refaire, je ne changerais pas une virgule dans le plan de préparation, qui était bon de A à Z», affirme Gourcuff, sûr aussi de ses choix. «Ça fait 35 ans que je suis sur le terrain et on ne m'a jamais imposé un joueur. Je n'accepte jamais qu'on s'ingère dans mon travail», a-t-il précisé, avant de rendre hommage à Madjid Bougherra, qui a décidé de prendre sa retraite internationale. «Je tiens à rendre hommage à Bougherra. Il était exemplaire. Il n'était pas programmé pour être titulaire, mais il a répondu présent. Il a été impeccable dans son parcours et il a fait honneur à l'équipe nationale», dira le driver des Verts, très satisfait de l'état d'esprit de ses poulains. «Je regrette vraiment ces rumeurs faisant état de problèmes dans le groupe. Il ne s'est rien passé. Je tiens à rendre hommage aux remplaçants qui étaient exemplaires sur le plan de la discipline. Ce sont des choses qui comptent», se réjouit le patron de l'EN, tout en reconnaissant que Soudani s'est mal comporté à sa sortie du terrain lors du dernier match contre la Côte d'Ivoire. «Soudani a eu un comportement déplacé quand il est sorti et cela nous ouvre les yeux sur les exigences mentales du joueur local et son aspect de formation, qui pénalisent les joueurs formés en Algérie, pas seulement Soudani qui était très bon dans ce rôle d'avant-centre», a indiqué le driver des Fennecs qui vont reprendre du service en mars où ils se rendront à Doha pour jouer deux matches amicaux contre le Qatar et Oman. «On va profiter des matchs contre le Qatar et Oman pour tester de nouveaux joueurs» «On a une tournée au Qatar en mars prochain où on jouera deux matches amicaux contre Oman et le Qatar, deux adversaires à ne pas sous-estimer, mais il faudra penser à se frotter à des sélections européennes et sud-américaines de haut niveau en prévision du Mondial 2018. Ce sera une expérience intéressante surtout que les conditions de travail sont excellentes au Qatar. On va profiter de ces deux matchs pour faire des essais. Il y aura des ouvertures et des modifications dans le groupe. On va essayer de trouver des jeunes qui peuvent s'intégrer dans le groupe. Je ne donnerai pas de noms pour le moment. Je compte faire un rassemblement pour les A' début mars, mais je pense qu'il y a un décalage de niveau entre les jeunes qui évoluent dans le championnat algérien et ceux qui jouent à l'étranger. Il y a eu d'ailleurs peu de joueurs locaux dans les sélections africaines présentes à la CAN. On doit renforcer les secteurs de jeu où on a été défectueux. Une réflexion est engagée pour l'axe central surtout que Bougherra va nous quitter. C'est le seul joueur qui s'arrête officiellement», a annoncé Gourcuff. Questionné sur le cas Djabou, le sélectionneur national a indiqué que l'enfant prodige de Sétif n'est pas au mieux de sa forme. «Djabou est un gentil garçon et je l'aime bien. Il est très doué techniquement, mais le plus important, ce n'est pas le geste technique, mais la forme du joueur. Le haut niveau, ce n'est pas ça. Il faut avoir la capacité de tenir 90 minutes sur le terrain», s'est expliqué le Breton qui a pris la défense de Medhi Lacen, qualifié de «super joueur». «Pas de changements dans le staff» D'autre part, Gourcuff écarte tout changement dans la composante de son staff. «Je suis satisfait de mes adjoints qui interviennent dans des domaines très spécifiques. On a géré le groupe d'une façon intelligente. On a travaillé avec beaucoup de complicité. Yazid Mansouri est le bras droit idéal. C'est un adjoint fidèle et précieux. Le préparateur physique Guillaume Remy a une grande expérience et il est intéressant dans sa relation humaine. Bouly a fait du bon boulot avec les gardiens de but. Neghiz est aussi important dans le staff. C'est une bonne expérience pour lui et il peut jouer un rôle important dans le football algérien à l'avenir. Je ne vois pas la nécessité d'élargir le staff», lance l'ancien entraîneur de Lorient, visiblement marqué par sa première expérience en Coupe d'Afrique. «La CAN est une compétition un peu folklorique. C'est complètement différent sur le plan humain et professionnel. On a vécu des moments émotionnels très forts en Guinée équatoriale, un pays très contrasté. Ce sont des choses enrichissantes pour l'avenir», raconte Gourcuff, très déçu par le comportement des gardiens de but africains. «A chaque fois qu'une équipe mène au score, on voit des gardiens de but qui simulent les blessures, c'est typiquement africain. Il faut lutter contre les simulations», tonne le Breton qui table sur une finale entre le Ghana et la Côte d'Ivoire. «Je vois bien la Côte d'Ivoire et le Ghana en finale. Collectivement, le Ghana est plus soudé, mais la Côte d'Ivoire a des individualités qui peuvent faire la différence à tout moment», a-t-il avoué, tout en espérant que la CAN 2017 se déroule en Algérie. «J'espère que la CAN 2017 aura lieu en Algérie» «J'espère que la CAN 2017 aura lieu en Algérie. Ce sera certes une pression supplémentaire, mais on fera tout pour être au rendez-vous. Quel que soit l'endroit où se jouera cette CAN, on va tout faire pour monter une équipe compétitive et complémentaire», dira Gourcuff qui souhaite plus de stabilité dans les clubs algériens pour avoir un meilleur championnat et de meilleurs joueurs locaux. «Il n'y a pas de stabilité dans le championnat algérien. C'est un handicap majeur. On ne peut avancer dans ces conditions. Il faut investir dans le temps et travailler dans la durée, comme cela se fait au niveau de la FAF», a-t-il conclu.