Malgré le retour de Cristiano Ronaldo, le Real Madrid aborde amoindri le premier grand tournant du Championnat d'Espagne samedi contre l'Atletico, avec le risque de voir le FC Barcelone revenir sur ses talons dimanche à Bilbao lors de la 22e journée. Course à handicap pour le Real Pour le leader madrilène, la victoire mercredi contre Séville (2-1) en match en retard a coûté cher: James Rodriguez, qui s'est fracturé le pied droit, devrait être indisponible au moins deux mois, et Sergio Ramos, touché à la cuisse gauche, sera sur le flanc plus d'un mois. Quant au latéral brésilien Marcelo, averti, il est suspendu ce week-end pour accumulation de cartons jaunes, une sanction confirmée vendredi par le Tribunal administratif du sport espagnol (TAD). Bref, en ajoutant les blessures de Pepe (côtes) et Luka Modric (cuisse), cinq titulaires habituels de la "Maison blanche" manquent à l'appel pour ce derby au sommet entre le Real (1er, 54 pts) et l'Atletico (3e, 47 pts) samedi après-midi (15h00 GMT). Cela fait beaucoup pour l'entraîneur Carlo Ancelotti, contraint de rebâtir sa défense. Au stade Vicente-Calderon, les jeunes Raphaël Varane (21 ans) et Nacho Fernandez (25 ans) devraient donc composer la charnière centrale malgré leur manque d'automatismes. "Nous n'avons pas à nous soucier des absents, a néanmoins assuré Ancelotti vendredi. Je suis très tranquille, nous avons toujours dit que l'effectif du Real Madrid était très compétitif et les joueurs vont le montrer." Seule éclaircie dans cette tempête de mauvaises nouvelles, Cristiano Ronaldo (28 buts en Liga) a fini de purger ses deux matches de suspension. Et le Portugais, qui a fêté jeudi ses 30 ans, voudra sans doute célébrer ça au stade Calderon. "Je le vois motivé, comme toujours, a prévenu Ancelotti. Il a bien profité de cette semaine de travail et il est au top." Atletico, ne pas rater le virage Si l'Atletico Madrid veut garder l'espoir de conserver son titre de champion d'Espagne, il n'a pas le choix: il lui faut s'imposer samedi contre le Real pour revenir à quatre points de son voisin, car toute défaite le reléguerait à dix longueurs, trop loin du titre. Sur les derniers derbies madrilènes, la tendance est favorable au club "colchonero", qui n'a perdu aucune des cinq confrontations disputées cette saison avec trois victoires et deux nuls. De fait, depuis le sacre en finale de la Ligue des champions en mai 2014 (4-1 a.p.), le Real n'y arrive plus face à son voisin, qu'il connaît pourtant par cœur pour l'avoir affronté neuf fois en l'espace d'un an! Mais avec son bloc compact et son réalisme offensif, l'Atletico reste une machine à faire déjouer les adversaires. En outre, l'équipe s'est enrichie cette saison d'atouts offensifs capables de varier le jeu, comme le duo Mandzukic-Griezmann, annoncé titulaire samedi. Antoine Griezmann, en particulier, devrait être un poison pour la défense merengue: le Français reste sur huit buts en six journées et vient d'être désigné meilleur joueur du mois de janvier en Liga. Suffisant pour relancer le championnat dans le bouillant stade Calderon? Le Barça pour revenir au contact Pendant que ses deux principaux rivaux pour le titre s'écharperont à Madrid, le FC Barcelone (2e, 50 pts) a une opportunité en or de se rapprocher du Real. "S'ils peuvent caler et si nous pouvons réduire l'écart, ce sera bienvenu", a résumé l'attaquant barcelonais Pedro. Pour cela, il faudra triompher de l'Athletic Bilbao dimanche dans la "cathédrale" de San Mames, avec peut-être une difficulté supplémentaire liée à la météo et à la neige tombée ces derniers jours au Pays basque. Mais vu la forme récente du trio offensif "MSN" (Messi-Suarez-Neymar), le Barça arrive lancé, d'autant qu'il a pu souffler cette semaine après un mois de janvier à enchaîner les matches.