Le statut particulier, à l'origine du bras-de-fer entre le ministère de l'Education et les syndicats, sera «révisé mais avec des préalables», a affirmé, hier, Abdelkrim Belabed, directeur de la gestion des ressources humaines au ministère de l'Education nationale sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «La rédaction d'un nouveau statut nécessite du temps et de la sérénité pour éviter les erreurs commises par le passé. Tout le monde sait que le statut actuel (promulgué en mai 2012) a été élaboré dans la précipitation et sous la pression terrible, la surenchère et l'égoïsme des syndicats», a expliqué l'invité de la rédaction. «Nos syndicats ne savent faire que la grève, alors que ces derniers sont censés être un partenaire qui doit nous aider à trouver des solutions. Ils sont une force de propositions et non pas de nuisance. La démarche logique est de négocier d'abord afin de résoudre les problèmes et ensuite faire recours à la grève», préconise-t-il, avant de regretter que «chez nous, c'est l'inverse qui se produit». «La grève vient avant les négociations», a-t-il ajouté. L'objet du litige entre les syndicats et le ministère est «le statut particulier» des enseignants. «Ce statut dans sa version actuelle a été confectionné dans la précipitation (dans un délai de deux mois)», a-t-il reconnu, considérant qu'il faut «un temps suffisant» pour le revoir. Il a estimé à ce propos qu'«un délai de 5 ans doit être accordé pour la révision de ce statut» afin, dit-il, qu'il obéisse aux standards internationaux des postes publics ainsi qu'à l'évolution rationnelle et équilibrée des carrières tout en préservant l'engagement et l'ambition professionnelle tout au long d'une carrière, alors que, regrette encore M. Belabed, «les syndicats estiment que cela ne doit pas dépasser 3 ans». Le représentant du département de Benghebrit a indiqué, par ailleurs, qu'en dehors de cette question toutes les autres revendications des syndicats ont été prises en charge. Enumérant les décisions prises par le ministère en faveur du personnel, Belabed cite, entre autres, «l'installation d'une commission, avec l'accord du Premier ministre, pour arrêter une prime qui réponde aux attentes des intendants, l'organisation d'un examen au mois de mars pour permettre aux sous-intendants d'acquérir le grade de sous-intendant gestionnaire et l'obtention d'un accord de principe pour instaurer une prime de responsabilité au profit des chefs d'établissement». Ce responsable est également revenu sur la menace de grève brandie par les syndicats. Il souligne, à cet effet, que certains syndicats se sont rétractés et accuse les autres de faire dans la «surenchère syndicale». Mais pour nombre de syndicats, les grèves prévues sont «légitimes».