Le P-dg du groupe Sonatrach par intérim, M. Said Sahnoun, a indiqué dimanche à Alger que le groupe ne mènera jamais une activité susceptible de porter atteinte à la santé de la population ou à l'environnement. "Sonatrach est une entreprise citoyenne qui ne mènera jamais une activité qui puisse nuire à la santé des citoyens ou à l'environnement", a déclaré M. Sahnoun lors d'une conférence de presse consacrée essentiellement au gaz de schiste. Il a précisé, à cet égard, qu'un plan de gestion environnemental avait été établi pour le bassin d'Ahnet (In Salah) où sont opérés les travaux de forage des deux puits-pilotes de gaz de schiste. Le bassin d'Ahnet a fait objet de cinq (5) opérations d'inspection pours'assurer de l'application de la réglementation en matière de protection de l'environnement, a ajouté le premier responsable de Sonatrach. Il a annoncé, par ailleurs, qu'une équipe de surveillance de Sonatrach sera dépêchée prochainement dès l'achèvement du deuxième forage à Ahnet pour évaluer, une fois de plus, l'impact environnemental de cette première activité d'exploration de gaz de schiste en Algérie. A ce propos, M. Sahnoun a fait savoir que le groupe allait poursuivre sa campagne de communication à l'adresse de la population d'In Salah pour la rassurer sur les normes de protection de l'environnement suivies par Sonatrach dans ces opérations de forage. "Sonatrach a même fait une offre à la population d'In Salah pour aller visiter le site des forages (...). Sonatrach n'a rien à cacher" à ce propos, a-t-il lancé. Les puits-pilotes permettront de connaître la faisabilité technique et commerciale du projet Selon lui, toute l'industrie des hydrocarbures présente des risques, mais Sonatrach "observe plus de rigueur" quand il s'agit des forages non conventionnels. Il a aussi réitéré que ces forages allaient permettre d'évaluer le potentiel du schiste en Algérie et de connaître les paramètres d'exploitation de cette ressource non conventionnelle. A ce titre, les puits-pilotes devraient permettre à la compagnie nationale des hydrocarbures de connaître la faisabilité technique et commerciale du projet. Interrogé sur les résultats d'exploration des deux puits-pilotes d'Ahnet, M. Sahnoun s'est dit "satisfait" du premier bilan. Le dirigeant de Sonatrach a également fait savoir que son groupe était sur le point d'achever le forage du deuxième puits-pilote dans le bassin d'Ahnet à In Salah. "Nous sommes sur le point d'achever cet ouvrage, c'est une question de quelques jours. Dés que nous terminerons, l'appareil (de forage) sera transporté vers un autre site (d'exploration) pour lequel il est programmé", a-t-il ajouté. "Demander l'arrêt du forage du schiste c'est demander l'arrêt de l'activité pétrolière en Algérie", a déclaré M. Sahnoun en réponse à une question relative au mouvement de protestation mené par la population d'In Salah qui demande un arrêt des activités d'exploration dans cette ville située dans la wilaya de Tamanrasset. A une question d'un journaliste quant à l'existence d'éventuelles pressions exercées sur l'Algérie par des compagnies internationales pour exploiter le gaz de schiste, le P-dg de Sonatrach a réfuté cette allégation en soulignant que la décision de Sonatrach d'opter pour cette ressource non conventionnelle a été dictée en premier lieu par le besoin de satisfaire la demande nationale en gaz qui doit passer de 35 milliards de m3/an en 2015 à 55 milliards de m3/an en 2025. Vers la création d'une société mixte avec la vénézuélienne PDVSA pour commercialiser de pétrole M. Sahnoun, a indiqué, par ailleurs, que son groupe était actuellement en négociation avec la société pétrolière vénézuélienne PDVSA pour la création d'une société mixte de commercialisation de pétrole. Interrogé sur une éventuelle cessation de livraison de pétrole par Sonatrach au groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA, tel que rapporté récemment par un média britannique, Le P-dg a préféré parler de "l'avenir" des relations entre les deux compagnies en annonçant l'existence de discussions entre elles sur la création d'une société mixte pour commercialiser leur brut. "Nous nous sommes engagés dans une relation de partenariat structurel avec PDVSA. Au lieu de nous limiter à lui fournir du pétrole, nous travaillons sur la création d'une joint-venture qui aura pour vocation de faire le (mélange) des pétroles algérien et vénézuélien et de le commercialiser ensemble", a-t-il déclaré. Citant des sources au sein de PDVSA, un média britannique avait rapporté, jeudi dernier, que le groupe vénézuélien avait cessé ses importations de brut de l'Algérie, évoquant un éventuel désaccord sur le prix et un manque de logistique chez PDVSA. A ce sujet, M. Sahnoun a affirmé: "Nous n'avons pas suspendu la coopération avec le Vénézuela, nous travaillons dans un cadre structurel qui nous permet de mener une coopération à long terme. Les négociations sont en cours". Pays membre de l'Opep, le Venezuela renferme d'importantes réserves de pétrole lourd nécessitant d'être allégé avec un brut léger ou extra léger comme le Sahara Blend algérien. Par ailleurs, le P-dg de Sonatrach a expliqué que la consignation du port de Skikda (arrêt de toutes les opérations portuaires) avait été à l'origine de la réduction des quantités de gaz liquéfié exportées par méthaniers.