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«Il faut relancer l'industrie automobile en Algérie»
Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME
Publié dans Le Temps d'Algérie le 20 - 04 - 2009

C'est sous sa double casquette de président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME et chef d'entreprise sous-traitante dans le secteur des industries mécaniques que Zaïm Bensaci a bien voulu commenter les derniers chiffres de ventes d'automobiles en Algérie.
Le Temps d'Algérie : La vente de véhicules semble toujours avoir le vent en poupe dans notre pays. Les concessionnaires ont commercialisé, durant le premier trimestre 2009, plus de voitures qu'à la même période en 2008. La taxe automobile instaurée en juillet ne semble pas avoir dissuadé une demande qui reste toujours aussi forte. Que pensez-vous de la pertinence de cette mesure ?
Zaïm Bensaci : Cette mesure laisse d'abord entrevoir une réelle (re)prise en main du secteur automobile par les autorités nationales. Cette mesure contenue dans la loi de finances complémentaire 2008 avait été introduite officiellement pour créer un fonds de contribution des concessionnaires automobiles au soutien des prix des transports en commun.
Cela dit, elle participe implicitement à accorder une plus grande attention à la relance de l'industrie automobile dans notre pays, tant il est vrai que ce secteur peut offrir des perspectives prometteuses. Récemment, un des leaders du marché tablait sur le chiffre record de 250 000 nouvelles immatriculations cette année. Faut-il noter, aussi, que ce déferlement sans précédent de véhicules importés dans le pays n'a été accompagné jusque-là que de lots de pièces de rechange et d'un service après-vente réduit à sa plus simple signification.
Aucun des constructeurs automobiles présents sur le marché algériens (soit plus de 35) n'a pris d'engagement de nature vraiment industrielle. Le manque d'intérêt manifesté par les grands constructeurs étrangers, notamment français, pour l'investissement direct dans le secteur de la mécanique et de l'industrie de l'automobile dans notre pays n'en a été que plus criant.
Arguant de cette mesure qualifiée d'«intempestive», certains constructeurs automobiles relayés par des officines étrangères ont aussitôt évoqué l'insécurité juridique dans notre pays. Qu'en pensez-vous ?
Laissez-moi vous dire que la nouvelle politique d'incitation à l'investissement et de l'appui à la PME conduit actuellement les pouvoirs publics et certains opérateurs économiques à revoir en profondeur les «choix technologiques» opérés. C'est ce qui inquiète particulièrement les opérateurs du secteur automobile, un marché d'activité très dynamique et très lucratif mais en même temps sans aucun impact économique structurant.
Les assises nationales sur la stratégie industrielle avaient déjà démontré la nécessité de relancer l'industrie algérienne et notamment le secteur de la mécanique marqué, depuis de nombreuses années, par un très fort désinvestissement. La mécanique est, ainsi, au centre de tout processus de revitalisation industrielle digne de ce nom. Elle est indispensable pour aller vers des industries techniquement et technologiquement plus élaborées comme celles du secteur de l'automobile.
Il faut, pour sortir du marasme dans lequel se trouve aujourd'hui ce secteur, opposer à nos partenaires des approches concrètes qui tiennent compte des besoins du pays dans ce domaine et qui tiennent compte également des erreurs d'appréciation passées. Par ailleurs, le fait que les participants aux assises sur la stratégie industrielle se soient particulièrement intéressés à l'industrie automobile et mécanique confirme, si besoin est, l'existence d'opportunités d'affaires et d'investissement.
Les autorités algériennes exigent désormais l'implantation d'usines de fabrication de véhicules dans notre pays. Un vœu qui n'a pas été exaucé pour l'heure. Quel est votre sentiment ?
Cette demande reste pour moi tout à fait légitime lorsque l'on regarde les potentialités de l'Algérie dans ce domaine. Il y a lieu de rappeler également que notre pays est le seul au Maghreb à savoir fabriquer des camions, des tracteurs, des équipements pour engins industriels et utilitaires.
Les conditions de production y sont par ailleurs extrêmement intéressantes en ce qui concerne les coûts si on les compare à ceux en vigueur dans d'autres pays bénéficiant actuellement d'IDE dans le secteur. Il faut rappeler également que jusqu'à la fin des années 1960, il y avait à El Harrach une usine de montage Renault, d'où sortaient des R4, des R8 et plus tard des R16. A l'époque, l'Etat avait décidé d'adjoindre cette unité à la société nationale Sonacome qui avait choisi alors d'y fabriquer depuis des équipements pour travaux publics comme les dumpers ou les bétonnières.
D'aucuns sont convaincus que si cette usine n'avait pas changé de vocation elle aurait certainement réussi et contribué à l'émergence de nombreux sous-traitants dans les produits plastique, la fabrication de sièges, les batteries, l'équipement électrique et autres accessoires. De ce point de vue, l'Algérie dispose incontestablement d'avantages comparatifs non négligeables qui peuvent permettre d'être compétitifs et de favoriser des politiques de délocalisation en direction de notre industrie.
Sur un autre plan, le pouvoir d'achat de notre pays s'étant nettement renforcé grâce à nos potentialités énergétiques, il est permis d'envisager, à présent, de mieux valoriser, auprès des constructeurs automobiles, notre expérience industrielle, la technicité de notre main-d'œuvre ou encore le dynamisme de notre marché intérieur. Les opérateurs nationaux au premier rang desquels les concessionnaires automobiles doivent démontrer, à l'avenir, leur disponibilité à générer des processus industriels nationaux.
Pour dépasser cette situation d'inertie, voire d'attentisme qui semble longtemps avoir prévalu dans ce domaine, vous revendiquez, au niveau de votre conseil, la nécessité d'élaborer une véritable «vision» ou «politique» nationale en matière de sous-traitance. Pourquoi ?
Vous savez, la sous-traitance est considérée partout à travers le monde comme un moyen privilégié de développement. C'est donc une démarche qui n'est pas très originale puisqu'elle prévaut, aujourd'hui, aux quatre coins du monde. Liées de manière indissoluble aux entreprises donneuses d'ordres, les entreprises sous-traitantes sont exposées (plus que toutes les autres) aux aléas d'un marché concurrentiel et très exigeant.
Il paraît, donc, plus indiqué dans un tel contexte d'appréhender la sous-traitance comme un moyen de promouvoir la création d'entreprises et de consolider et/ou reconvertir celles qui existent déjà. La véritable question, semble-t-il, est celle de la place de la sous-traitance comme facteur de développement technologique mais aussi de consolidation et de renforcement du tissu de la PME, et partant, de relance de l'économie nationale. Il faut savoir, ainsi, que partout dans le monde, la question de la sous-traitance nourrit des débats intéressants et complexes et, est à l'origine de stratégies d'actions multiformes, soutenues par les pouvoirs publics (Etat et collectivités locales) et les différents acteurs économiques et sociaux.
On ne peut ignorer de tels débats qui peuvent, en effet, nous servir de référents pour une action bien pensée et résolue dans un domaine qui peut raisonnablement susciter de l'espoir mais nourrir aussi quelques appréhensions. L'espoir demeure néanmoins permis car, de par le monde, les entreprises sous-traitantes se spécialisent, de jour en jour, davantage, améliorent leurs performances et innovent pour pouvoir répondre aux exigences des grands donneurs d'ordres au niveau international. Ce mouvement porteur de développement technologique et d'une compétitivité plus forte doit concerner aussi nos entreprises.
Le défi est vraiment de taille. Quelles seraient, selon vous, ses implications ?
Il s'agit pour notre pays d'entrer de plain-pied dans les chaînes de valeurs internationales et accéder aux segments à haute charge en matière grise. Ce mouvement porteur de progrès technologique, de croissance et de compétitivité devra concerner, à l'avenir, toutes les entreprises algériennes liées par des accords de partenariat. Il s'agit pour les acteurs économiques nationaux d'apporter, tout simplement, une plus grande valeur ajoutée à la nation.
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