Le tribunal criminel de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger a jugé hier quatre individus pour plusieurs chefs d'inculpation, dont homicide volontaire avec préméditation, guet-apens, complicité, vol et recel d'objets volés provenant d'un meurtre. Les deux principaux prévenus étaient accusés d'avoir fomenté un complot contre leur voisin et ami, chauffeur de taxi clandestin, afin de faire main basse sur sa voiture, une Renault Clio. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 23 septembre 2007, en plein mois de ramadhan. Quelques heures après la rupture du jeûne, les deux comparses passent un coup de fil à leur future victime, la sollicitant pour une course. Les deux prévenus avouent ne pas avoir été dans leur état normal, l'un ayant fumé du kif et l'autre ayant avalé des cachets psychotropes. Seulement, point de course, et une dispute éclate à propos d'un changement de destination entre le chauffeur et l'un des agresseurs qui se trouvait sur la banquette arrière, juste derrière le conducteur. Tandis que le ton monte entre les deux, et que la voiture est à l'arrêt, le passager en profite pour soulager un besoin pressant. Et c'est en sortant de la voiture qu'il fait un clin d'œil à son acolyte, lui signifiant par là que le moment était venu. C'est alors que l'accusé resté dans la voiture s'empara de sa ceinture et en étrangla la victime. L'agressé, dans une vaine tentative de défense, les supplia : «Prenez la voiture, mais laissez-moi en vie». Indifférent à ces prières, le second complice se munit d'un couteau à cran d'arrêt et égorge le chauffeur de taxi. Leur méfait commis, ils se débarrassèrent du corps non loin d'une décharge, le dissimulant à l'aide de plusieurs couches de gravats et de sacs de ciment. A bord de la voiture tant convoitée et en possession des affaires du défunt, ils se rendirent au petit matin à Djelfa, région d'origine des antagonistes, et où vit le cousin de l'un des accusés, connu pour faire commerce de voitures volées. Ce dernier comparaissait aussi devant le tribunal pour recel, tout comme un autre détenu, accusé d'avoir joué l'intermédiaire. Il leur était aussi reproché d'avoir eu vent des moyens criminels par lesquels le véhicule a été obtenu. Sur les quatre prévenus présents à la barre, seul «l'étrangleur» a reconnu les faits. Quant au reste du groupe, ils nièrent fermement ce dont ils étaient accusés, avançant tous des versions des faits plus contradictoires les unes que les autres, se désavouant à tour de rôle. Le procureur général, devant cet imbroglio, requit la peine capitale pour chacun des deux meurtriers, ainsi qu'une peine de prison ferme de vingt ans à l'encontre des deux receleurs.