Les acteurs du secteur de l'éducation nationale doivent tenter, aujourd'hui, de trouver un terrain d'entente, et ce, à la veille de l'entame par la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE) d'une grève cyclique de trois jours. Il est ainsi prévu que la ministre, Nouria Benghebrit, rencontre la CSE, composée de sept syndicats : le Snapest, le CLA, la SNTE, le Snapep, le Satef, l'Unpef et le Snapap. L'Intersyndicale avait appelé à une grève cyclique de trois jours les 9, 10 et 11 mars. Cette réunion sera donc celle de la dernière chance pour la ministre pour désamorcer ce nouveau mot d'ordre de débrayage dans son secteur, d'ores et déjà – peu ou prou, selon les versions – paralysé depuis près de trois semaines par la grève du Cnapest. Cette rencontre intervient après la réunion du 18 février dernier, qui avait tourné court. En dépit des annonces de bonnes intentions de part et d'autre, la séance de travail s'était soldée par un échec, cristallisé par le refus des syndicalistes présents de signer le procès-verbal de cette réunion. La raison invoquée par les contestataires est «une charte d'éthique et de stabilité». Dans un communiqué qui avait été rendu public le lendemain par le ministère, il avait été précisé que «le procès-verbal commun a buté sur le dernier point engageant l'ensemble des parties à la rédaction d'une charte d'éthique et de stabilité dans le secteur de l'éducation, et donc n'a pas été signé». Pourtant, cette charte pourrait permettre «d'assurer un climat propice à la construction d'un processus favorisant l'émergence d'une école de qualité». Les non-signataires avaient quant à eux expliqué leur refus par l'absence de discussion préalable autour de cette charte. «Nous sommes d'accord avec le principe de cette charte. Seulement, nous voulons, avant qu'elle soit rédigée, qu'un point soit ajouté, qui concerne la méthodologie pour répondre aux problèmes posés dans le secteur», avait expliqué Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). D'autant plus qu'il semble que des accords aient été trouvés sur de nombreux dossiers-clés des revendications des contestataires, comme le statut particulier. Il a même été convenu, lors de cette réunion, de l'installation d'une commission –composée de représentants du ministère de l'Education nationale, des syndicats, du ministère des Finances et de la direction générale de la Fonction publique – chargée de réexaminer le statut particulier des personnels de l'éducation. Cette réunion sera-t-elle concluante ? La grève sera-t-elle déprogrammée ? Une annulation que ne semblent toutefois pas envisager certaines formations, comme la Ligue nationale des laborantins (LNL) affiliée à l'Union nationale des professeurs de l'éducation et de la formation (Unpef), puisque le mot d'ordre de grève est maintenu quels que soient les résultats de cette réunion, annonce un communiqué rendu public hier.