«Les mesures décidées par le commandement de la gendarmerie pour sécuriser nos frontières font partie d'une stratégie élaborée de concert avec l'Armée nationale populaire». Le propos est du lieutenant-colonel Rouba Abdelkader, directeur de la police judiciaire (PJ) au sien de la Gendarmerie nationale (GN) qui s'est exprimé ainsi lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger et consacrée à la présentation du bilan des activités menées par cette institution au cours de l'année 2014. De son côté, le général Mohamed-Tahar Benaâmane, directeur de la sécurité publique au sein du même corps, évoque la nécessité d'une réadaptation de l'ensemble des unités de la GN aux exigences d'ordre sécuritaire suscitées par le contexte régional dans lequel évolue l'Algérie. La réadaptation en question a été d'ailleurs l'un des principaux thèmes développés à l'occasion d'une large concertation à huis clos tenue à Alger sous l'égide du général- major Ahmed Bousteila et en présence de la totalité des responsables de ce corps de sécurité à différents niveaux. Lors de cette rencontre organisée au profit des commandants des groupements territoriaux, ceux des gardes-frontières ainsi que les groupements d'intervention de la GN, «il a été procédé à l'évaluation du travail de la chaîne de la police judiciaire de la GN, la criminalistique comme soutien à l'enquête judiciaire et la lutte contre la cybercriminalité, ainsi que les responsabilités à différents niveaux en matières de lutte antiterroriste, les dispositifs de la GN sur les frontières terrestres dans l'Est, l'Ouest et le Sud», indique-t-on de même source. «L'analyse de la situation sécuritaire au double plan national et international ainsi que les mutations socioprofessionnelles internes et leur répercussion sur la sécurité publique et la gestion des événements a été également présentée lors de la même rencontre», ajoute le général Benaâmane. Il reste toutefois que le nouvel appui de la gendarmerie en matière de sécurisation des frontières a trait à cette information révélée par le lieutenant- colonel Abdelhamid Keroud, chargé de la communication de la Gendarmerie nationale qui fait part de la création, au courant de ce semestre, de nouvelles sections de sécurité et d'intervention (SSI) au niveau des frontières. «Ces nouvelles sections viendront en renfort au GGF. Elles seront chargées de la sécurité des frontières et leurs missions consistent à consolider la lutte contre le terrorisme et les différentes facettes du crime organisé sévissant dans les zones frontalières», expliquera la même source. Le lieutenant-colonel Kerroud ajoutera que le dispositif de la GN mis en place aux frontières obéit à une stratégie bien établie à court, moyen et long terme, et qui s'inscrit dans une logique anticipative à même de mieux prévenir les phénomènes criminels». Près de 108 tonnes de kif et plus de 2 millions de litres de carburant saisis La Gendarmerie nationale a fait également état de la saisie de près de 108 tonnes de kif et plus de 2 millions de litres de carburant. Ces saisies ont été effectuées durant l'année 2014 où l'activité de la gendarmerie s'est traduite en outre par le démantèlement de quelque 67 réseaux de narcotrafic où étaient impliqués près de 300 individus. En matière de lutte contre le trafic de drogue, un total de 5898 individus a été interpellé l'année dernière par la gendarmerie à l'issue de la résolution de 3600 affaires. Les réseaux de drogue démantelés l'année écoulée font partie d'une totalité de 6232 organisations criminelles ayant toutes connu le même sort à l'issue de la résolution de 5974 affaires dans le cadre de la lutte contre la criminalité globale. Autre fait marquant qui ressort du bilan des activités de la GN pour 2014, la résolution de quelque 102 affaires de cybercriminalité dont certaines d'entre elles ont trait à l'apologie au terrorisme. 85 réseaux de vol de cheptel ont en outre été démantelés en sus de 3200 affaires de contrebande et plus de 700 autres liées aux faux et usage de faux solutionnées durant la même période. Au total, les unités de la GN ont traité l'année écoulée quelque 39 327 affaires comprenant 4499 crimes, 77 952 délits, 3307 contraventions ainsi que 7569 mandats de justice exécutés. Ces affaires concernent la criminalité de droit commun, le crime organisé et les infractions aux lois spéciales. Leur résolution s'est soldée par l'arrestation de 95 272 personnes dont 2593 femmes et plus de 2700 mineurs.