La criminalité, sous toutes ses formes, prend une ampleur inquiétante en Algérie. En 2014, la Gendarmerie nationale, à elle seule, a traité quelque 93.327 affaires comprenant 4499 crimes, 77.952 délits, et 3307 contraventions et exécuté 7569 mandats de justice. Pour l'ensemble de ces affaires, 95.272 personnes ont été arrêtées dont 79,75% âgées entre 18 et 40 ans ayant un niveau d'instruction moyen, 2,85% de mineurs et 2,72% de femmes, selon le bilan des activités de cette institution, présenté hier à Alger.La lecture des statistiques des affaires traitées par les unités de la Gendarmerie nationale en matière de lutte contre la criminalité durant l'année 2014 a permis de relever que les wilayas d' Alger (6,21%), Chlef (5,46%), Sétif (5,34%), Tipasa (4,41%), Oran (3,99%), Mila (3,51%) Blida (3,39%), Batna (3,32%) et Médéa (3,10) ont enregistré le taux le plus élevé des affaires traitées. Selon le même bilan, la lutte contre la criminalité organisée représente un taux de 12,23% par rapport à la criminalité globale avec une baisse de 16,30% en matière d'affaires. Elle concerne essentiellement la contrebande, la migration irrégulière, le faux, le trafic de véhicules et les atteintes à l'économie nationale. Le taux de criminalité en 2014 a enregistré une hausse de 7,37% en matière d'affaires traitées. «Les affaires traitées en matière de criminalité de droit commun, qui représentent 44,59% de l'activité globale, ont enregistré une hausse de 13,61% par rapport à l'année 2013. Les affaires traitées en matière de criminalité organisée, qui représentent 12,23% de l'activité globale, ont enregistré une baisse de 16,30% par rapport à l'année 2013», a-t-on souligné. A préciser que l'apport de la police technique et scientifique a permis l'élucidation de près de 20% des affaires criminelles. Pour la Gendarmerie nationale, le contexte criminogène dans notre pays, demeure caractérisé essentiellement par une délinquance et une criminalité de basses intensités, concentrées dans les agglomérations à forte densité de population. «Elles se manifestent dans les proportions maîtrisables, cependant, la criminalité organisée, particulièrement le trafic de stupéfiants, reste la menace principale sur la Sécurité nationale, attestée par la tendance ascendante des saisies opérées ces dernières années et la connexion avérée des narcotrafiquants avec les organisations terroristes implantées au Sahel et dans le sud-ouest de la Libye», a-t-on encore indiqué. En marge de la présentation du bilan, les responsables de l'institution sécuritaire ont répondu aux questions des journalistes, notamment sur la sécurité au niveau des frontières Sud. Selon les orateurs, des mesures ont été prises avec les forces de l'ANP pour renforcer la sécurité à travers la mise en place de nouvelles unités et la réadaptation des dispositifs à chaque fois. «Les frontières Sud sont sécurisées», ont-ils assuré, affirmant en outre que le taux de couverture de la gendarmerie au niveau national est de l'ordre de 86%. Ce taux passera à 90% avec la réception de plusieurs nouvelles unités au premier semestre de 2015.