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«Nous saluons les efforts de l'Algérie pour la résolution de la crise libyenne» Fatma-Zohra Ben Niran, présidente de l'Organisation internationale pour une Libye démocratique, au Temps d'Algérie :
L'Algérie reste convaincue que la solution à la crise libyenne ne peut être que d'ordre politique incluant le dialogue inclusif entre les différentes parties. Fatma Zohra Ben Niran, présidente de l'Organisation internationale pour une Libye démocratique, a défendu la position de l'Algérie dans cet entretien. Le Temps d'Algérie : Le ministre des Affaires étrangère, Ramtane Lamamra, a estimé que le bombardement égyptien en Libye ne changera pas l'engagement pour un dialogue inclusif. Etes-vous d'accord sur cette position algérienne ? Fatma Zohra Ben Niran : L'Algérie a, depuis la chute du régime Kadhafi en 2011, appelé à une solution pacifique à la crise libyenne. Nous saluons la position de l'Algérie qui ne ménage aucun effort pour régler la situation d'insécurité en Libye. Nous comptons sur l'aide de ce pays frère et voisin. L'Algérie joue le rôle de médiation entre les parties opposées pour trouver une solution à cette crise. Pensez-vous que cette médiation permettra réellement à mettre un terme à cette crise ? Oui. En tant que déléguée du Haut conseil des tribus libyennes, nous appelons l'Algérie à intervenir pour mettre un terme à la guerre en Libye. L'Egypte et la Tunisie avec qui on partage les frontières peuvent également aider dans cette noble mission. Certes, jusqu'à présent, le Haut conseil des tribus libyennes n'a pas de contacts directs avec la partie algérienne, mais nous espérons que cela ne devra pas tarder. Vu que c'est le seul organisme légitime qui reste en place en Libye, après la destruction des institutions existantes et l'échec du Conseil national de transition (CNT). Comment peut-on considérer ce Haut conseil des tribus comme instance légitime ? La Libye est un peuple constitué de plusieurs tribus. En l'absence des institutions de l'Etat, ce Haut conseil devient la référence pour le peuple. Et déjà c'est en lui que les Libyens ont confiance et l'ont fédéré pour mettre un terme au drame que vit notre pays depuis quatre ans. Vous préconisez que l'Algérie travaille en étroite collaboration avec le Haut conseil des tribus... Personnellement, je travaille avec les organisations humanitaires algériennes et avec d'autres mouvements de la société civile. On ne doute pas des intentions de l'Algérie pour l'aboutissement à une solution pacifique et unifiée en Libye. Mais nous préconisons dans le cadre de sa médiation de ne pas exclure le Haut conseil des tribus libyennes. C'est lui la référence du peuple libyen. Elle doit travailler en collaboration avec ce Conseil. Pensez-vous que la solution politique aura une chance d'aboutir ? Franchement, nous ne cesserons jamais de saluer l'Algérie pour sa position sur le dialogue. Nous sommes conscients que la voie diplomatique et politique incluant le dialogue entre les parties belligérantes libyennes fera avancer les choses. Nous exhortons l'Algérie à intervenir sur le terrain. L'Algérie en tant qu'Etat et peuple frère partage avec la Libye sa stabilité et sa sécurité. Nous avons de larges frontières avec l'Algérie, et l'insécurité dans notre pays peut également fragiliser celle de l'Algérie. Qu'entendez-vous exactement par intervenir sur le terrain ? L'Algérie dispose de moyens pour régler la crise libyenne. Le moment est aujourd'hui opportun. Nous savons aussi que les intentions de l'Algérie sont nobles. La Libye est déchirée par différentes factions armées. Plus de 2 millions de pièces d'armes sont en circulation dans la région. Des pays comme la Turquie, le Qatar, les Emirats arabes unis et d'autres pays occidentaux, tels que la France, l'Italie et les USA soutiennent les groupes armés implantés dans plusieurs villes libyennes. Derna, Syrte et autres régions sont actuellement investies par plusieurs groupes extrémistes. Ces pays contribuent chaque jour à envenimer la situation. L'Algérie pourra avec l'aide des pays voisins ramener la stabilité tant souhaitée en Libye. Aujourd'hui, la situation qui prévaut en Libye est dramatique. Elle va de mal en pis. Il faudrait que certains pays cessent leurs ingérences. J'exhorte donc les pays voisins à jouer un rôle favorable pour soutenir le peuple libyen et nous comptons sur l'aide de l'Algérie.