L'expérience entrepreneuriale canadienne et son rapport avec le secteur privé a été présentée hier à Alger lors d'un séminaire sur le partenariat privé-public, organisé conjointement par l'ambassade du Canada à Alger et le Forum des chefs d'entreprise (FCE). Le processus de partenariat entre le secteur privé et public au Canada a connu des étapes différentes depuis plus d'un demi-siècle, a indiqué Roger Légaré, président et chef de la direction de l'Institut pour le partenariat public-privé (IPPP). Il a exposé un historique sur les relations entre les investisseurs privés et le gouvernement canadien, soulignant que le début de ce processus a eu lieu durant les années 1980. Il a précisé que durant ces années, le rapprochement entre les partenaires des deux parties se faisait prudemment au moment où les investissements et le lancement des projets se limitaient au transport, notamment aérien. Il a rappelé qu'une grande avancée a été concrétisée au début des années 2000, notamment avec la création des agences spécialisées dans l'entretien avec les deux partenaires, visant en premier lieu de rendre le marché national plus mature. L'intervenant a fait savoir que le plan d'investissement élaboré par les représentants des deux parties vise à garantir plus de floraison et de stabilité pour l'économie canadienne à l'horizon 2030. Le directeur de IPPP a estimé que le gage de la réussite du partenariat public-privé au Canada est assuré essentiellement par le mode de gestion très performante élaboré, précisant que les autorités canadiennes misent en général sur l'épanouissement des entreprises publiques et privées et minimiser leur risque, a-t-il ajouté. M. Légaré a signalé que les investisseurs canadiens sont prêts à investir en Algérie, estimant que l'ouverture de l'Etat algérien vers le privé intéresse sérieusement les hommes d'affaires de son pays. De son côté, Mme Saïda Benchouk, chargée des acquisitions de la Banque africaine de développement en Algérie, a révélé que cette institution bancaire n'a pas encore atteint les objectifs escomptés pour participer efficacement au financement du secteur privé à travers le continent. La représentante de la BAD a indiqué qu'un programme décennal 2013-2022 a été engagé par la Banque africaine afin d'accompagner les opérateurs privés africains. Parmi les objectifs inscrits dans ce programme de la BAD, il y a notamment le développement des infrastructures, la garantie de l'intégration régionale, la promotion de secteur privé et la mise à niveau des ressources humaines auxquelles il faut assurer une formation de haut niveau. Concernant les réalisations financées par la BAD en Algérie, Mme Benchouk a fait savoir qu'entre 2004 et 2012, il n'y a eu que six projets dans différents secteurs soutenus par cette banque. La BAD compte impliquer le secteur privé dans l'économie nationale qui est un associé incontournable dans la diversification économique et la création des richesses, selon la même responsable. Interrogée sur les entraves rencontrées par la BAD en Algérie, elle a indiqué que les carences réglementaires dans ce sens sont la source des retards accusés dans la livraison des grands projets et parfois de leur échec.