Kosmos Energy a cessé ses prospections pétrolières dans les eaux du Sahara occidental qu´elle avait commencées le mois de décembre 2014. La compagnie américaine a estimé que les résultats de ses recherches sont négatives et que l´exploitation de gaz naturel découvert à une profondeur de plus de 5700 m n´est pas rentable. «Le puits sera fermé et scellé», a décidé la compagnie qui avait obtenu, en 2006, une licence de la part des autorités marocaines pour effectuer des explorations au large de Bojador, localité située à 200 km des îles Canaries où la compagnie Repsol a dû, elle aussi, annoncé, le mois dernier, l´abandon de ses recherches pétrolières dans la même zone pour les mêmes raisons de rentabilité commerciale. Les organisations écologistes et humanitaires espagnoles et internationales ont mené campagne contre «le pillage des ressources naturelles» du Sahara occidental, en appui à la démarche effectuée auprès du SG de l´ONU, le mois dernier, par le président Mohamed Abdelaziz dénonçant les explorations pétrolières au large des eaux maritimes sahraouies. Le président de la RASD avait, dans sa lettre au SG de l´ONU, Ban Ki-moon, qualifié de «grave provocation pour la sécurité et la stabilité de la région», l´autorisation illégale accordée par l´occupant marocain aux deux multinationales, l´américaine Kosmos Energy et l´écossaise Cairn Energy pour effectuer ces prospections à 100 km au large du Sahara occidental. Ces mêmes organisations civiles ont fait valoir dans leurs appels aux instances de l´ONU et aux institutions européennes que «le Maroc n´a aucun titre de souveraineté sur le territoire qu´il occupe militairement depuis 40 ans». L´organisation écologiste espagnole Acción a averti, en plus, contre «les conséquences négatives de ces recherches pétrolières sur l´écosystème maritime de la zone». Pour ces mêmes raisons, le groupe espagnol Repsol a choisi d´abandonner un projet similaire dans la région voisine des Canaries. L´Observatoire des ressources naturelles du Sahara occidental (Ornso) est le premier à avoir engagé une telle campagne de protestation dès l´annonce, il y a quelques mois, de la concession des permis de recherche accordée aux deux entreprises dans l´ancienne colonie espagnole. Le représentant de Ornso pour l´Espagne, Alexendre Garcés, a rappelé, qu´en 2002, l´ex-secrétaire général des Affaires juridiques de l´ONU, Hans Corell, avait estimé dans un rapport que «l´exploitation des richesses naturelles du territoire sahraoui doit avoir préalablement l´accord de ses habitants». Devant la montée au créneau des ONG, les deux compagnies ont évoqué «le bénéfice économique et social» de ces recherches d´hydrocarbures pour les habitants du Sahara occidental. Les organisations civiles ont fait observer, jeudi, dans des déclarations reprises par la presse espagnole, que l´argument avancé par les deux compagnies pétrolières ne suffit pas, car «le problème que soulèvent ces explorations illégales est à la fois écologique et, surtout, politique dans la mesure où le Sahara occidental est classé par l´ONU sur la liste des 17 territoires non autonomes sujets à décolonisation».