La Mission d'appui des Nations unies en Libye (UNSMIL), qui dirige la médiation du dialogue interlibyen, s'est montrée active par l'annonce de plusieurs rencontres entre les parties antagonistes dont une réunion la semaine prochaine en Algérie visant à dégager un consensus politique pour régler la crise libyenne. Engagée depuis septembre pour réunir les parties antagonistes autour de la table du dialogue, l'UNSMIL a annoncé mardi qu'une réunion de représentants de dirigeants et militants politiques libyens se tiendra la semaine prochaine en Algérie dans le cadre du processus de dialogue en Libye. Le ministre délégué chargé des affaires Maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a déclaré mercredi que cette réunion est un "pas extrêmement important". "Le fait que toutes les parties libyennes acceptent d'aller vers le dialogue est un pas extrêmement important", a-t-il affirmé, précisant que la réunion va rassembler "tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye". L'Algérie, a-t-il également souligné, a eu "des contacts avec toutes les parties libyennes, et reçu beaucoup d'acteurs libyens sans distinction, à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels par les nations Unies". "Nous nous sommes beaucoup investis, et inscrivons nos efforts dans la recherche d'une solution politique pour la Libye. Nous avons durant ces dernières semaines, pour ne pas dire ces derniers mois, énormément investi, nous l'avons fait dans la discrétion la plus totale, nous avons reçu plus de 200 acteurs libyens à Alger", a-t-il dit. En crise depuis la chute en 2011 de l'ancien régime, la Libye est dirigée par deux Parlements parallèles et deux gouvernements rivaux, l'un proche de la coalition des milices Fajr Libya, qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk près de la frontière égyptienne. D'autres rencontres prévues dans les prochains jours L'UNSMIL, dirigée par l'Envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Bernardino Léon, a également indiqué qu'après la rencontre d'Algérie, une autre réunion se tiendra à Bruxelles et regroupera des représentants de municipalités libyennes dans le cadre du processus du dialogue interlibyen. La mission onusienne a par ailleurs convoqué une troisième réunion qui concernera les chefs de tribus et d'autres responsables de la société civile libyenne. Dans ce contexte, la Mission a appelé les chefs de groupes armés à un cessez-le-feu et à s'engager, dans le processus de dialogue, de "manière constructive". Des députés au Parlement libyen reconnu par la communauté internationale avaient indiqué lundi que l'Assemblée reprendra le dialogue politique parrainé par l'ONU, et participera à une réunion prévue jeudi au Maroc. La haute représentante de l'UE au Affaires étrangères et à la politique de sécurité Feredirica Logherini avait, elle, annoncé mardi que la crise libyenne, qu'elle a qualifié de très inquiétante, sera inscrite à la tête de l'ordre du jour de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangère de l'UE, prévue vendredi et Samedi à Riga, capitale de la Lettonie. Regain de violence Parallèlement aux efforts consentis par des parties libyennes, l'ONU et des pays voisins pour trouver une solution politique à la crise qui secoue la Libye depuis 2011, la situation sécuritaire reste tendue et instable sur le terrain notamment avec la prolifération de groupes extrémistes, dont certains sont affiliés à l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI/Daech). Mardi, des groupes armés se sont emparés de deux champs pétroliers d'Al-Bahi et Al-Mabrouk situés dans le centre du pays, a déclaré le porte-parole des gardes des installations pétrolières, précisant que "ces extrémistes sont en route pour prendre le champ d'Al-Dahra, après le retrait de la force qui était chargée de surveiller ces sites, faute de munitions". Dans la même journée, les forces loyales au général libyen Khalifa Haftar, nommé à la tête de l'armée libyenne par le Parlement siégeant à Tobrouk, ont lancé mardi des raids aériens contre l'aéroport de Miitiga, dans la capitale Tripoli. Le chef des forces aériennes loyales à Haftar et au parlement reconnu par la communauté internationale, a assuré que ces raids ne visaient pas l'aviation civile mais des rassemblements des milices "Fajr Libya" à l'intérieur de la base. Lundi, l'ONU a appelé dans un nouveau rapport au renforcement de l'embargo sur les armes en Libye, affirmant que la capacité de la Libye à empêcher le flux de ces armes qui circule dans le pays est "presque inexistante". Depuis plusieurs semaines, la Libye est le théâtre d'une série d'attaques revendiquées ou attribuées à l'organisation terroriste Daech.