Les Libyens pourraient, après les Maliens, se réconcilier sous l'égide de l'Algérie. Le processus de dialogue initié depuis septembre par Bernardino Léon, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, pour dégager un consensus politique pour régler la crise libyenne, avec deux rencontres à Genève et autant à Ghadamès, se poursuivra la semaine prochaine à Alger. C'est ce qu'a indiqué un communiqué de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Unsmil) qui appelle les chefs des groupes armés antagonistes à un cessez-le-feu et à s'engager, « sans délai » et de « manière constructive » dans le processus de dialogue. Après cette rencontre, présentée par Abdelkader Messahel, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, comme un « pas extrêmement important », car elle va « être le déclic vers la création d'un gouvernement d'union nationale » et rassemblera « tous les leaders politiques et les chefs des partis politiques reconnus en Libye pour discuter des prochaines échéances », il y aura deux réunions à Bruxelles. La première regroupera les délégués des collectivités locales et la seconde, les chefs de tribu et les représentants de la société civile. Des députés au Parlement siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne, ont indiqué, lundi dernier, qu'ils reprendront le dialogue politique parrainé par l'ONU. Une réunion dans cette perspective est prévue pour aujourd'hui au Maroc. « L'essentiel de notre action, précise Messahel, est que les Libyens aient un seul agenda afin de maintenir leur cohésion, préserver leur unité et s'engager dans un consensus de transition », a-t-il expliqué. Il souligne que les pays voisins doivent aussi avoir le même agenda, « celui de rechercher la solution politique qui vise à préserver l'unité du pays et son intégrité territoriale ». Précisions du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines : « Ce sont les Libyens qui ont demandé à l'Algérie de les accompagner dans le processus de négociation », « nous avons de bonnes relations avec le gouvernement de Tobrouk, ainsi qu'avec des représentants du gouvernement de Tripoli » et « tous les pays du voisinage sont interpellés par la situation », dit-il. Parallèlement à ces efforts onusiens, algériens, européens — la crise libyenne sera inscrite à la tête de l'ordre du jour de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangère de l'UE, prévue demain à Riga, capitale de la Lettonie — pour trouver une solution politique à cette crise, les groupes armés extrémistes, dont certains sont affiliés à Daech, continuent de semer la mort et la désolation. Mardi dernier, certains de ces groupes se sont emparés de deux champs pétroliers d'Al-Bahi et Al-Mabrouk, au centre du pays. Selon le porte-parole des gardes des installations pétrolières, ces groupes veulent prendre le champ d'Al-Dahra qui a été abandonné par ceux qui assuraient sa surveillance, faute de munitions. Les forces loyales au général libyen Khalifa Haftar, qui a été nommé à la tête de l'armée par le Parlement de Tobrouk, ont lancé, le même jour, des raids aériens contre l'aéroport de Miitiga, près de Tripoli. En crise depuis la chute en 2011 de l'ancien régime, la Libye est dirigée par deux parlements parallèles et deux gouvernements rivaux, l'un proche de la coalition des milices Fajr Libya, qui contrôle la capitale Tripoli, et l'autre reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk, près de la frontière égyptienne.