Le chef de la diplomatie malienne Abdoulaye Diop a a déclaré lundi que les violences qui ont ensanglanté le Mali ce week-end étaient une "attaque claire contre la paix", dénonçant une alliance "objective" entre "groupes terroristes" et "narcotrafiquants" pour faire dérailler le processus entre Bamako et les rebelles du nord. "La paix menace beaucoup de gens et d'intérêts", a souligné M. Diop dans un entretien accordé à des agences de presse, précisant que "toutes les pistes étaient examinées" concernant l'attentat meurtrier qui a frappé Bamako samedi, tuant trois Maliens, un Français et un Belge. Dimanche, une attaque contre une base de la Minusma, la force de maintien de la paix de l'ONU au Mali, à Kidal, dans le nord du pays, a fait trois morts, un soldat tchadien et deux enfants. "Pour nous, les motivations sont claires: au-delà de prétextes avancés ici et là par des groupes terroristes, c'est une attaque claire contre la paix au moment où le pays vient de parapher un accord à Alger, le 1er mars", a insisté M. Diop, en évoquant "le moment choisi" et "les cibles" touchées, un restaurant-bar fréquenté par les expatriés et une base de l'ONU utilisée également par la force française Barkhane de lutte antiterroriste. "Certains veulent faire fuir les amis du Mali, les partenaires qui sont là pour stabiliser le pays", a poursuivi M. Diop, en dénonçant les "intérêts objectifs des ennemis de la paix" qui veulent selon lui empêcher le retour de l'autorité de l'Etat sur tout le territoire. "Dans le nord du Mali, il y a des groupes terroristes et des narcotrafiquants, qui opèrent ensemble sur le même espace et en assurent le contrôle. Ces groupes sont puissants et disposent de moyens colossaux qui viennent surtout de l'argent de la drogue. Leurs intérêts sont liés. On est trafiquant le matin, et la nuit on est jihadiste. Ils ne veulent pas de l'Etat, ils veulent continuer à opérer en toute liberté", a dénoncé le ministre.