Dans une interview parue hier dans le journal L'équipe, Nabil Fekir a mis fin au suspense en décidant de porter officiellement le maillot des Bleus plutôt que celui des Verts. C'est la fin d'un long feuilleton qui a tenu en haleine les opinions sportives française et algérienne. Après moult hésitations, Nabik Fekir a fait son choix. Celui de représenter la France, son pays natal fermant ainsi définitivement la porte à l'Algérie, sa patrie d'origine. Longtemps courtisé par Christian Gourcuff qui comptait sur lui dans les prochaines échéances qu'attendent les Fennecs notamment la CAN 2017, la star de l'Olympique de Lyon a préféré finalement opter pour le challenge que lui a proposé Didier Deschamps, à savoir l'Euro 2016 qui aura lieu en France. «Je me suis entretenu avec Didier Deschamps, qui s'est montré très convaincant. Il m'a dit qu'il comptait sur moi, que j'étais un joueur intéressant. Il y a une échéance importante qui arrive, l'Euro 2016. J'ai très envie d'y participer. Je suis français d'origine algérienne, et j'en suis très fier, mais j'ai estimé qu'il était de mon intérêt d'opter pour la France», a justifié dans les colonnes du grand journal sportif français le joueur de 21 ans qui n'a pas caché son regret d'avoir donné un coup de fil quelques jours plus tôt au sélectionneur algérien. «J'ai appelé vendredi pour lui (Gourcuff, ndlr) dire que mon choix n'était pas fait. Je n'aurais pas dû l'appeler. J'ai commis une erreur. J'avais un peu la pression, en fait», a-t-il avoué. Choisir la France plutôt que l'Algérie, Fekir l'assume pleinement tout au long de cette interview. Il le dit même sans ambages dans plusieurs endroits de l'interview. «Je n'ai pas peur. J'ai fait un choix personnel et j'espère que tout le monde le respectera (…) l'Algérie ? Je m'y rends de temps en temps. J'espère juste être considéré comme un Français d'origine algérienne. Ni plus, ni moins. Moi, j'aime autant la France que l'Algérie. Tout simplement. (…) Chacun peut comprendre que je n'ai pas été confronté à un choix simple» déclare-t-il, entre autres. ça ne l'a pas empêché de justifier à un moment donné sa décision d'endosser le maillot tricolore : «Je n'ai jamais été sélectionné en équipe de France jeunes. En revanche j'ai déjà été appelé une fois en Espoirs. Il y a donc une certaine logique à ce qu'après les Espoirs, mon ambition soit de rejoindre la grande équipe de France.» Et son père dans tout ça ? Le concerné confirme avoir fait son choix contre la volonté de son père. «L'Algérie est la patrie de mon cœur, la France aussi. Mon père aurait aimé me voir jouer pour l'Algérie. Mais c'est moi le joueur, c'est moi qui suis sur le terrain (…) J'ai échangé avec mon père. Nous nous sommes mis d'accord et il respecte mon choix. (…) Dire non à l'Algérie c'est dur. D'autant que beaucoup de gens m'ont poussé à jouer l'Algérie.» Mais point de regrets. «J'ai pris une décision, et elle est définitive (…) Ce sera l'équipe de France et ça ne changera plus ! Je suis très attaché à cette équipe. Je voudrais qu'il n'y ait aucune ambiguïté à ce niveau-là», soutient mordicus celui qui déclare déjà sa flamme à l'équipe de France. «Jouer pour la France est un rêve de gosse pour moi», a t-il indiqué avec fierté au point de prendre le risque de ne pas jouer en raison de la très forte concurrence qui règne au sein des Bleus. «Il y a de très très bons joueurs. C'est un risque à prendre et je suis prêt à le prendre.» Enfin, même s'il se voit très loin du niveau de Zinedine Zidane, Nabil Fekir ne s'empêche pas de faire un rapprochement amusant avec son illustre aîné : «Avec Zidane, on a au moins un point commun. Nous avons dû faire le même choix. Comme moi il est né en France. Comme moi, ses parents sont nés en Algérie. J'ai fait le même choix que lui.»