Les poissonniers s'installent quotidiennement à l'extérieur du marché.Le produit est étalé à ciel ouvert, exposé à la chaleur et à la poussière.Des locaux informels se sont greffés à la structure mère malgré l'immensité de cette surface commerciale. Le marché communal de Chéraga ressemble à tout point de vue à un bidonville. La structure s'étend sur une très grande surface au chef-lieu de cette municipalité, mais l'anarchie est de mise. Les locaux commerciaux et les différents couloirs de circulation sont protégés à l'aide de plaques de zinc ou simplement de bâches. Cela rappelle aux visiteurs les baraques de Baraki ou de Gué de Constantine. A l'entrée du marché, du côté du parc roulant de l'APC, les stationnements cause des soucis aux automobilistes. En plus d'un parking payant spécialement aménagé pour répondre aux besoins des clients en matière de stationnement, les trottoirs ont été transformés en parc. Les places sont aussi payantes et les aires sont gérées par un groupe de jeunes. Sur place, au milieu des véhicules, plusieurs boutiques ont été aménagées sur la voie publique. Les plus étonnants sont les poissonniers. Ces derniers s'installent quotidiennement à l'extérieur du marché. Le poisson est ainsi exposé à la vente au milieu de la chaleur et de la poussière. «Il n'y a pas de place dans le marché», explique un poissonnier. Le centre abrite en fait trois activités commerciales essentielles : l'alimentation générale, les viandes et l'habillement. Dès l'entrée (toujours du côté du parc roulant de la commune), les visiteurs tombent nez à nez avec les commerçants des fruits et légumes. Ces derniers proposent aussi tous les produits que l'on peut trouver dans un magasin d'alimentation générale : les détergents, l'huile et bien d'autres denrées. A ce niveau, ce sont tous les locataires qui exposent leurs marchandises dans les couloirs de circulation. L'explication saute aux yeux : les boutiques sont tellement microscopiques que les vendeurs ne peuvent rien y faire d'important. Durant la journée, ils exposent leurs produits dans les parties commu- nes ; à la fermeture du marché, ils utilisent les boutiques en guise de dépôt. «Ça a été toujours comme ça», affirme un habitué des lieux. L'exiguïté des locaux se pose aussi aux bouchers. Le pavillon viande et volaille y est la seule structure bien aménagée avec une vingtaine de locaux. Une fois à l'intérieur, la circulation devient difficile dans l'unique couloir parce que les bouchers ont installé leurs frigos à l'entrée des boutiques. Pas besoin de se poser des questions : les frigidaires sont impossibles à faire entrer dans les boucheries à cause de leur largeur qui dépassent celles des locaux ! «Les locaux ne sont plus utilisés. A force de vouloir satisfaire tout le monde, on a créé un gros problème de gestion. Actuellement, il devient très difficile de se déplacer dans le marché surtout aux heures de grande affluence», dit un locataire. Le commerce de la viande, de l'alimentation générale, des fruits et légumes ne représente toutefois qu'une petite partie de la surface en exploitation. La quasi-totalité des capacités du marché sont donc utilisées pour l'habillement et la vente des articles électroménagers. Les locaux ne dépassent pas parfois les 2 m⊃2;, mais les locataires utilisent les couloirs pour étaler leurs marchandises à tel point que les visiteurs doivent de frayer un chemin au milieu des robes notamment.