Les autorités communales de Bab Ezzouar ont ouvert, en fin de semaine dernière, un marché de proximité. Et ce sont les vendeurs informels de la cité El Djorf qui y furent installés. Reste que l'opération de délocalisation des commerçants, qui occupaient des parties communes de la cité El Djorf, ne s'est pas passée sans heurts ; les bénéficiaires n'ayant pas accepté qu'après bien des tracas de se déplacer dans ce marché achevé il y a deux ans. Tout départ est l'occasion de tractations poussées avec des commerçants qui n'acceptent pas de « gaieté de cœur » de quitter des lieux et d'y laisser une « clientèle » qu'ils se sont constitués « à grand peine ». Le marché de proximité de la rue Molière à Sidi M'hamed est symptomatique : ouverts il y a plusieurs années, l'espace n'est toujours pas occupé. Les commerçants de cette rue adjacente de la rue Hassiba n'ont pas accepté d'y étaler leurs marchandises, prétextant que l'espace est réduit et que les clients ne vont pas se bousculer. L'APC de Sidi M'hamed ne pouvait contraindre des vendeurs à réintégrer l'espace. Les bénéficiaires préfèrent stocker leurs marchandises à l'intérieur et étaler à l'extérieur de la structure sans que les autorités communales, qui ont construit avec l'argent du contribuable le marché, ne s'en soucient. Ni même d'ailleurs les policiers à qui revient en toute logique la charge de veiller sur la sérénité publique. Les espaces menant à la passerelle du 2 Mai sont squattés, créant beaucoup de gêne aux personnes. A Belouizdad, c'est le même problème. La commune est connue pour ses marchés informels et le laisser-aller des autorités communales. Déloger les trabendistes, occupant toujours les rues d'une commune devenue un bazar à ciel ouvert, n'est guère une sinécure. De Laâqiba aux rues du marché Tnach, aucun « empan » n'est laissé vide par des vendeurs dont la clientèle est toujours importante. Elle grossit toujours plus, jusqu'à fermer la rue principale qui « fait la ville ». L'exécutif communal de Belouizdad, toujours occupé à essayer de résoudre ses problèmes d'organigramme, trouve des difficultés à gérer les marchands légaux ; ceux ayant opté pour l'informel ne sont pas gênés. Devant être réaménagé, le marché Tnach est toujours là, représentant une menace pour ses occupants et les clients qui y vont faire emplette. A La Casbah, Raïs Hamidou ou encore Aïn Benian, Chéraga ou Douéra, c'est le même constat d'une autorité publique incapable de contenir un marché informel toujours important. Les rues sont littéralement occupées par des marchands. La paix sociale est toujours mise en avant par des autorités incapables de prendre des mesures radicales. Et ce ne sont pas les seuls citoyens qui souffrent de cette situation, il y a les commerçants légaux aussi. LE DIKTAT DES VENDEURS INFORMELS A Bab El Oued, les multiples actions des quelque 300 occupants du marché couvert de Trois Horloges furent infructueuses. La situation est restée en l'état, malgré les assurances du wali-délégué et des « autorités » communales. Des mesures ont été prises par les autorités qui ont construit plusieurs espaces d'étalage, mais les résultats ne sont guère probants. Bien que réalisées il y a fort longtemps pour certaines d'entres-elles, les structures commerciales, devant solutionner le problème de la prolifération des marchés informels dans l'est algérois, ne sont paradoxalement pas exploitées dans leur majorité. A la cité Faïzi, dans la commune de Bordj El Kiffan, un marché couvert, dont les travaux ont été menés à terme depuis maintenant près de deux ans, reste inexploité, pénalisant ainsi les habitants du quartier qui sont contraints soit de se déplacer dans d'autres localités pour pouvoir faire leur emplettes, soit de guetter le passage fortuit des marchands ambulants. Cette situation porte également préjudice aux jeunes chômeurs de la cité, qui espéraient, par l'attribution de ces locaux, rompre avec des années de chômage endémique. Notons, par ailleurs, que la même situation prévaut également à Bordj El Bahri, où deux marchés de proximité, dont l'un est couvert, ont été réalisés et complètement parachevés, mais guère exploités à ce jour. A El Marsa, le constat est pratiquement le même, avec, cependant, une singularité pour le moins étonnante. Il s'agit du refus des marchands informels de s'installer dans le nouveau marché de proximité qui se trouve en bordure de la ville, ces derniers préférant échapper aux charges fiscales. A Dergana, hormis le marché informel installé sous les balcons des immeubles, avec tous les désagréments qu'il cause aux riverains, aucune forme de structuration du commerce n'est à signaler. PLUSIEURS MILLIARDS ENGAGES Au moins 4 milliards de centimes sont engagés pour la réalisation de 3 marchés de proximité dans la commune de Sidi Moussa, un à Baraki et un autre aux Eucalyptus, apprend-on de l'administration locale qui souligne que les montants seront augmentés suivant le coût des opérations de réhabilitation des surfaces de commerces. Une enveloppe financière de 75 milliards centimes a été récemment allouée à la réalisation des infrastructures de base à travers la commune de Sidi Moussa. Cette dernière accuse un déficit en infrastructures économiques rendant difficile l'approvisionnement en produits alimentaires la localité, notamment suite aux récentes précipitations. Devenu exigu pour accueillir les 40 000 habitants de Sidi Moussa et ceux da la périphérie, l'unique marché nécessite impérativement une réhabilitation immédiate. Au niveau du quartier populeux de Zouaoui, est inscrit un projet de construction d'un marché de proximité, un autre dans la localité d'Ouled Allal, d'un montant de 630 millions centimes, afin de permettre aux citoyens de pouvoir faire leurs emplettes sur place. Au centre semi-urbain de Raïs dans la même commune, est inscrit un projet de marché sur les 16 inscrits dernièrement. Les habitants de la petite agglomération de Nezali, distante de 1km du centre-ville, pourront ainsi s'approvisionner du marché prévu à Raïs. Ils font actuellement leurs courses dans les épiceries et grandes surfaces situées à Larbaâ ou Baraki. Dans cette derniére localité, le marché central, qui avait bénéficié d'opérations successives de réhabilitation à partir de 2005, est jugé, à présent, trop petit pour remplir la fonction d'une place commerciale recevant les demandes de plus de 80 000 consommateurs. Ceux-ci ne se contentent pas de fréquenter le marché de proximité ouvert en 2007, dans le quartier de Boukaraâ, mais aussi dans les souks improvisés à Lamirate et à El Merdja. Quoique le nombre des marchands informels ait diminué à travers les autres concentrations démographiques, suite à la mise en œuvre des dispositions d'assainissement des pratiques commerciales. Par conséquent, les espaces poussent les consommateurs à se rabattre sur le marché central, lequel ne peut satisfaire les demandes accrues avec seulement 20 étals. Pis les échanges commerciaux aux Eucalyptus s'opèrent dans des conditions souvent contraires aux règles de l'hygiène. A partir du marché en gros de légumes, les revendeurs se redéploient anarchiquement à travers les quartiers populaires. Le P/APC des Eucalyptus ne cesse de réclamer la création d'un marché de proximité au niveau de chacun des 6 grands sites urbanistiques peuplés dont Chararba, Ouled El hadj, le Palmier ou encore les cités de 917 et 1600 Logements. Il n'en est rien. Seul le projet de réalisation d'un marché couvert au centre-ville est prévu. En revanche, les représentants des habitants estiment insuffisants les espaces actuels pour s'approvisionner en marchandises de large consommation. E. Yazid, K. Saci, Nadir Iddir