La «grippe porcine» a fait jusqu'à hier 103 morts au Mexique, selon un nouveau bilan annoncé par le ministre mexicain de la Santé, Jose Angel Cordova. Le nombre de personnes contaminées est désormais supérieur à 1 600, dont 400 ont été hospitalisées. Le Mexique est ainsi le pays le plus affecté par ce nouveau virus (H1N1) et transmissible d'homme à homme. L'apparition de cette épidémie a obligé des millions de Mexicains à s'enfermer à la maison durant le week-end (samedi et dimanche), dans la capitale Mexico, ville qui compte pas moins de 20 millions d'habitants. D'ailleurs, deux matchs de football professionnel disputés dimanche au Mexique se sont déroulés à huis clos pour des raisons sécuritaires en prévention de la propagation de la pandémie. En guise de soutien au Mexique, la Banque mondiale (BM) a annoncé l'octroi de deux prêts d'un montant respectif de 25 millions et 118 millions de dollars pour lutter contre cette épidémie. Bien qu'aucun décès n'ait été rapporté hors du Mexique, il y a lieu de préciser que vingt cas ont été confirmés aux Etats-Unis, dont 8 à New York, 7 en Californie, 2 au Kansas, 2 au Texas et un seul cas dans l'Ohio. Les autorités américaines ont affirmé que ce sont des cas bénins, mais n'excluent pas la possibilité de cas plus graves, voire de décès. D'ailleurs, un état d'urgence sanitaire a été décrété. Au Canada, la présence du virus a été confirmée, spécialement en Colombie britannique, où deux patients souffrent de grippe porcine, et en Nouvelle-Ecosse, qui compte quatre malades. En Europe, où des cas suspects sont en cours d'examen, l'alerte a été donnée et le dispositif de prévention est déjà mis en place, comme en Israël et en Nouvelle-Zélande. En Espagne, huit cas possibles de grippe porcine ont été détectés, d'après les autorités sanitaires espagnoles. Selon les dernières informations, en France, sur quatre cas suspects annoncés hier, les tests d'analyses se sont avérés négatifs pour trois d'entre eux, cependant, une conclusion officielle identique est attendue pour celui d'une femme hospitalisée à Paris. Des mesures spécifiques d'information ont cependant été mises en place dans les aéroports Le ministère de la Santé français estime que le pays est particulièrement bien équipé pour faire face à une éventuelle épidémie. La ministre Roselyne Bachelot a fait état d'un stock de 33 millions de traitements antiviraux Relenza et Tamiflu, qui sont a priori adaptés à ce virus. Voyages et zones à risque Elle a appelé tous les voyageurs venant des zones à risque, en particulier du Mexique, à signaler tout signe alarmant tel que douleurs musculaires, fièvre, courbature, gêne respiratoire. La Chine a, dans le cadre préventif, interdit les importations de cochons vivants et de viande de porc en provenance du Mexique et de trois Etats des Etats-Unis ayant été touchés par la pandémie. L'Australie, pour sa part, a décidé de renforcer ses contrôles aux frontières. Les autorités thaïlandaises ont affirmé qu'aucun cas de grippe porcine n'a été détecté à ce jour en Thaïlande, et que les autorités de Bangkok prenaient actuellement des mesures préventives conformément aux recommandations de l'OMS. Pour renforcer ces mesures, des scanners thermiques sont installés à l'aéroport international de Bangkok pour détecter les personnes atteintes du H1N1. De leur côté, les services vétérinaires thaïlandais ont décidé de «suspendre jusqu'à nouvel ordre» les importations de porc et de produits porcins en provenance du Mexique et des Etats-Unis. Les autorités indonésiennes ont également installé des mesures de prévention «strictes» contre la grippe porcine en vue de faire face à ce fléau et ce, en travaillant en collaboration avec l'OMS et les agences spécialisées dans les recherches médicales. Le gouvernement japonais a, par ailleurs, tenu une réunion spéciale sur le sujet, en affirmant comme sa priorité la production d'un nouveau vaccin, alors que la Commission européenne a convoqué une réunion des ministres de la Santé de l'UE. Des mesures de prévention renforcées dans plusieurs pays asiatiques.L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclenché son système d'alerte pandémique depuis l'apparition de ce nouveau type de virus début avril, mutant et transmissible d'homme à homme. Cette souche présente le plus grand risque d'une pandémie grippale depuis la mort de plusieurs centaines de personnes des suites de la grippe aviaire en 1997. En 1968, la pandémie de la grippe dite de Hong Kong avait tué un million de personnes dans le monde. Selon l'OMS, en janvier 2009, le bilan mondial est de 397 cas humains de grippe par H5N1 depuis 2003, dont 250 mortels. Cette crainte d'une pandémie faisait nettement reculer les Bourses européennes lundi en milieu de matinée, à l'exception notable des valeurs pharmaceutiques, en hausse.