Le Comité olympique algérien est en pleine crise. Candidat à sa propre succession, le président de cette instance, Mustapha Berraf, a décidé de se retirer et de ne plus exercer au sein du COA. Les élections, qui devraient avoir lieu jeudi, sont reportées d'un mois. C'est là un revirement, certes, pour le moins spectaculaire mais qu'on subodorait, cette élection était devenue l'objet d'énormes convoitises. Mustapha Berraf l'avait, déjà, reportée par deux fois auparavant. Le troisième report a fini par le faire céder et à rendre son tablier. La question qui se pose aujourd'hui est de se demander ce qu'a gagné l'olympisme algérien avec ce scénario. Acteur incontournable du mouvement sportif national, ayant été durant 14 ans un athlète émérite de l'équipe nationale de basket-ball, Mustapha Berraf s'en va alors que d'un point de vue légal et réglementaire rien ne peut lui être reproché. L'activité du COA est définie dans l'article 57 de la loi 04-10 sur le sport. Il n'a à aucun moment enfreint les dispositions de ce texte ni ceux de la charte olympique. Il se trouve que lundi matin des responsables et des représentants de fédérations sportives ont tenu une réunion informelle, puisqu'il semblerait que personne d'entre eux n'a reçu de convocation écrite et signée, pour dire qu'ils étaient en désaccord avec la démarche du président du COA. La première chose qui saute aux yeux est que le texte est paraphé, au nom de tous les présents, par le président d'une fédération d'un sport non olympique. S'agissant du devenir même du mouvement olympique algérien, le minimum qu'on aurait pu attendre c'est que la motion soit rédigée par le représentant d'un des sports admis aux Jeux olympiques. Par ailleurs, de nombreux présents à cette réunion auraient affirmé n'avoir signé qu'une feuille de présence et qu'ils étaient en désaccord avec le texte en question. Ce dernier fait référence à Mustapha Larfaoui, représentant du CIO en Algérie, pour lui demander de suivre le processus enclenché. Cela suppose que l'intéressé pourrait être le futur président du COA. Mais nous n'en sommes pas encore là. Justement, quelle va être la suite immédiate de ce qui est en train de se passer dans le mouvement olympique ? Un intérimaire issu du comité exécutif sortant sera probablement nommé pour gérer les affaires courantes alors que le secrétaire général aura pour mission de préparer d'autres élections. Mais avec quels candidats ? Et puis, M. Larfaoui pourra-t-il aller outre les dispositions de la charte olympique sachant que le problème posé par le judo et le cyclisme subsiste ? En effet, à ce jour, aucune de ces deux fédérations n'a déposé au COA un document attestant que tout est OK avec leurs fédérations internationales respectives. Une chose est sûre, c'est un nuage noir qui obscurcit en ce moment le ciel de l'olympisme algérien.