La Confédération africaine de football (CAF) risque de regretter son choix d'attribuer l'organisation de l'édition 2017 de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) au Gabon. Une crise politique vient de naître au Gabon, en difficulté aussi sur le plan économique et sociale à cause de la chute des prix du pétrole. Le décès du principal opposant au régime d'Ali Bongo, André Mba Obame, a provoqué des émeutes à Libreville ainsi qu'une grève générale. Les partisans d'André Mba Obame accusent le pouvoir d'être à l'origine de la mort de ce leader de l'opposition, à un an de l'élection présidentielle, surtout qu'il avait affirmé qu'il «avait été l'objet d'attaques mystiques répétées». Ils sont sortis, dimanche soir dans les rues de la capitale, pour manifester et crier leur colère. Ils ont incendié des voitures et des bâtiments dont celui de l'ambassade du Bénin. Certains manifestants ont affirmé que le gouvernement avait empoisonné André Mba Obame et porté un doigt accusateur vers le directeur de cabinet de la présidence, Maixent Accrombessi, principal instigateur de la politique d'Ali Bongo, qui est d'origine béninoise, naturalisé gabonais. Le défunt était dans le pouvoir (ancien ministre de l'Intérieur) avant d'intégrer l'opposition après la mort d'Omar Bongo en 2009. Il avait contesté la victoire à la présidentielle d'Ali Bongo, le fils de l'ancien président, qui s'était proclamé président de la République en 2011. Son parti avait alors été dissous, et n'a été réhabilité que le 4 février 2015 dernier. Le ministère de l'Intérieur accuse le Front de l'opposition pour l'alternance (FOPA) d'être à l'origine de l'incendie de l'ambassade du Bénin. «Il nous revient qu'à la suite de l'annonce de ce décès des individus non encore identifiés se réclamant du Front de l'opposition pour l'alternance (FOPA) ont incendié l'ambassade d'un pays frère et commis d'autres infractions à la loi. Tout sera mis en œuvre pour retrouver les auteurs et les commanditaires de ces actes criminels car, selon les premières informations en notre possession ceux-ci auraient été perpétrés par des personnes agissant sur ordre», a-t-on indiqué dans le communiqué signé par le ministre de l'Intérieur Guy-Bertrand Mapangou. Le pouvoir d'Ali Bongo est plus que jamais en difficulté, à cause notamment de la chute des prix de l'or noir, qui a mis les caisses de l'Etat en péril et augmenté la dette extérieure. De nombreux grands projets sont à l'arrêt et la grogne sociale s'amplifie. Les enseignants et une partie des hôpitaux sont en grève depuis le début février. Cette crise économique et sociale risque d'avoir des répercussions néfastes sur l'organisation de la CAN 2017, qui était promise à l'Algérie. Cette CAN connaîtra-t-elle le même sort que celle de 2015, délocalisée en Guinée équatoriale après le désistement du Maroc ? Tout est possible…