Le parti gabonais d'opposition Union nationale (UN), dont le secrétaire exécutif André Mba Obame s'est autoproclamé mardi président et a formé un gouvernement, a été dissous «avec effet immédiat», a indiqué hier le ministère gabonais de l'Intérieur. La dissolution de l'UN, évoquée mardi soir par le ministre gabonais de l'Intérieur Jean-François Ndongou dans un communiqué au nom du gouvernement, a été décidée «avec effet immédiat», a déclaré un responsable du ministère, s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Le ministre Ndongou avait accusé M.Mba Obame, les membres de son «équipe gouvernementale insurrectionnelle» et leurs soutiens d'avoir «violé gravement la Constitution», violation qui «constitue un crime de haute trahison puni par la loi». «De ce fait, ils encourent les sanctions et peines prévues par la loi. A ce stade», avait-il ajouté, citant notamment «la traduction des intéressés devant les tribunaux compétents de la République», «la demande de levée de l'immunité parlementaire du député André Mba Obame auprès de l'Assemblée nationale» et «la dissolution du parti Union nationale». L'UN a été créée en février 2010 par trois partis et six candidats déclarés battus à l'élection présidentielle d'août 2009, remportée par Ali Bongo Ondimba, fils du président Omar Bongo décédé en juin 2009. Ali Bongo dirige le Gabon depuis octobre 2009. André Mba Obame, classé 3e au scrutin, a toujours contesté son élection et revendiqué la victoire. Par ailleurs, l'opposant gabonais André Mba Obame, qui s'est autoproclamé président, est depuis mardi soir au siège du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à Libreville et affirme qu'il n'en sortira que quand l'ONU aura répondu à sa demande de reconnaissance. «On est venu pour déposer la lettre à M.Ban Ki-moon (secrétaire général de l'ONU). On attend ici (sa) réponse. Mais les militants et nous ne partirons pas tant que nous n'avons pas une réponse claire», a affirmé hier M.Mba Obame. Il s'exprimait à travers les grilles d'enceinte des lieux où la presse n'avait pas le droit de pénétrer. «Il (Ali Bongo) va partir. Il va partir comme Ben Ali (président tunisien déchu par une révolte populaire). La révolution gabonaise est en marche», a-t-il lancé. «Nous avons des objectifs, dont celui de se faire reconnaître par la communauté internationale et lui signaler la nouvelle donne au Gabon. Nous attendons la réaction, nous nous organiserons en fonction», a-t-il poursuivi. Une cinquantaine de ses militants attendaient devant le bâtiment alors que des policiers étaient à distance respectueuse de l'enceinte. M.Mba Obame a affirmé qu'il quitterait les locaux de l'ONU dès la réponse obtenue: «La peur n'est pas du côté où vous croyez (...). Ce ne sont pas les endroits (de réunion) qui manquent.»