Seules 18 entreprises relevant principalement du secteur du bâtiment et des travaux publics ont élaboré des plans de prévention et de sécurité, a indiqué hier Tayeb Louh, ministre du Travail. Intervenant à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé et la sécurité au travail, organisée cette année sous le thème «santé et vie au travail, un droit humain fondamental», le ministre a remarqué que malgré l'existence en Algérie d'un arsenal juridique important en termes de garantie et de droit à la prévention et à la protection du travailleur contre les risques professionnels, cette réglementation «ne peut se concevoir sans l'adhésion et la mobilisation des employeurs qui sont tenus de garantir les conditions de sécurité à leurs employés». Il reconnaît, néanmoins, que le renforcement de la réglementation a contribué à la régression en termes d'accidents du travail, sans donner plus de détails. Même les représentants de la Caisse nationale d'assurance sociale (CNAS) se sont contentés de noter la baisse en termes de nombre d'accidents durant les trois dernières années. Le ministre a préféré aborder le volet relatif à l'inspection du travail. «Les services de l'inspection du travail ont effectué 64 548 visites sur les lieux de travail», a-t-il noté. Pour la médecine du travail, quelque 3 857 entreprises ont adhéré à la médecine du travail, alors que 3 857 entreprises ont créé des plans internes de prévention. L'inspection du travail a élaboré un programme pour généraliser la médecine du travail au niveau des entreprises. Dans le secteur du bâtiment, qui a enregistré une baisse du nombre d'accidents, on explique que ceci est le résultat, en partie, de l'obligation de déclarer les chantiers. Un nombre de 358 chantiers ont été déclarés, ce qui suppose que les propriétaires ont été obligés de garantir les conditions de sécurité avant d'entamer les travaux. Pour sa part, le professeur D. Nafaï, du CHU de Bab El Oued, a relevé la nécessité d'élaborer des textes spécifiques concernant l'ensemble des risques professionnels. «La législation algérienne en matière d'hygiène, de santé et de sécurité au travail, bien que riche, reste néanmoins assez générale», poursuit le professeur. De son côté, l'Institut national de prévention des risques professionnels (INPRP), organisateur de l'événement, contribue, en termes d'amélioration de la sécurité de travail, par la formation des personnels des entreprises. Selon Farida Ilès, directrice générale de l'INPRP, l'amélioration de la santé et de la sécurité au travail a un impact non négligeable sur les conditions de travail, la productivité et le développement socio-économique, d'où l'importance de disposer de lieux de travail plus sûrs. L'INPRP a signé des conventions avec des entreprises algériennes et des multinationales comme les Entreprises portuaires Algérie, Coca Cola, Sonatrach, Sanofi, Alstom, le ministère de la Défense, Saidal. Les entreprises sont obligées de mettre au point un plan d'action en vue de préserver la santé et la sécurité des travailleurs.