Les accidents du travail et les maladies professionnelles ont connu une évolution ces dernières années en Algérie. La Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) donne un nombre de 50 000 personnes victimes d'accidents liés au travail en 2005. Les hommes sont les plus concernés par ce phénomène, notamment ceux évoluant dans la branche du bâtiment. Le nombre des accidents, qui avait connu une baisse entre 1999 et 2001 (46 923 et 42 572), a augmenté en 2003 à 49 629 pour passer à 50 000 en 2005. Par contre, le nombre d'accidents du travail mortels est quasi-constant entre 2003 et 2005 (723 à 720), selon les chiffres de la Cnas. On retiendra aussi que le nombre de décès qui avait connu une progression alarmante de 1992 à 1995 est dû spécialement aux accidents de trajet, en raison de la conjoncture sécuritaire vécue par le pays. Mais cette situation a enregistré une baisse significative entre 1999 et 2005. Malgré l'existence d'un cadre juridique régissant les accidents du travail et les maladies professionnelles, la loi 88-07 datant de juillet 1988 et la création d'un Institut national de prévention des risques professionnels, beaucoup d'organismes et d'entreprises font fi de toutes les dispositions de sécurité et d'hygiène exigées, mettant en péril la vie et la santé des employés. En effet, les services de médecine du travail continuent à exister uniquement dans les grandes entreprises et institutions. La Caisse nationale des assurances sociales, qui a été mandatée par la loi pour jouer le rôle de contrôleur à travers ses différents services, est loin de pouvoir assumer ce rôle aujourd'hui, sachant que les entreprises utilisant des matériaux pouvant provoquer des maladies sont tenues d'informer les inspections et la sécurité sociale. Le bilan 2006, présenté par l'organisme de prévention des risques professionnels du bâtiment et des travaux publics, avait donné le chiffre de 1/3 des décès dus aux accidents du travail, soit 241 cas, provient du secteur du bâtiment et des travaux publics, particulièrement sur chantier. Cette situation représente un coût humain, économique et social énorme à supporter. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, avait appelé les employeurs à mettre en place «tous les équipements nécessaires à la prévention» et le travailleur à avoir un «comportement responsable et conscient des risques» qu'il encourt sur son lieu de travail. Pour réduire la facture, un conseil national d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail a été installé, s'ajoutant à l'Institut national de prévention des risques professionnels et l'organisation professionnelle. La Caisse nationale des assurances sociales a dépensé 10 milliards de dinars en 2004 pour les conséquences des accidents du travail. En moyenne, 1000 déclarations de maladies professionnelles sont faites annuellement, dont près de 50% pour nuisance sonore.