En dépit de l'arsenal juridique mis en place par l'Etat en matière de sécurité et de médecine du travail, le nombre d'accidents enregistrés chaque année reste très élevé. A Constantine, une enquête effectuée en 2008 par la direction régionale de la sécurité sociale a révélé que pas moins de 2312 accidents de travail ont été enregistrés, dont 185 accidents graves et 44 mortels. Les textes de lois existent mais le problème demeure dans leur application par les employeurs, notamment dans certains secteurs tel que celui du bâtiment. Pour cela, Mme Moufida Birouk, chef de service prévention au niveau de la Cnas, a mis l'accent sur le rôle des différentes institutions dont la sienne pour ce qui est de l'application de la sécurité et la prévention des maladies par le biais de campagnes de sensibilisation et de contrôles réguliers. A ne pas oublier aussi le rôle de l'inspection du travail dans le domaine. Les résultats de la dernière enquête effectuée par la caisse en 2008 faisant état de 2312 accidents de travail, a révélé également la déclaration de 18 maladies professionnelles. Le coût de ces accidents a dépassé les 4 milliards de centimes en 2008 pour la caisse régionale. Par ailleurs, la médecine du travail, selon le Dr Naceri, coordinateur Est et Sud-est de l'Association nationale des médecins de travail, est la seule spécialité réglementée qui garantit la promotion et la protection des travailleurs des maladies et des facteurs de risques existants sur les lieux de travail, conformément à la loi 88-07 datant de 1988. Sur un autre volet, et s'agissant des maladies auxquelles sont exposés les travailleurs, elles sont au nombre de 85 et pourraient augmenter, selon les représentants de la Cnas qui ont énuméré les maladies qui reviennent le plus souvent. Il s'agit en premier lieu de l'hépatite B et C, de la tuberculose et de la surdité professionnelle. Les secteurs les plus concernés sont la santé et le secteur économique (usines, mécanique, textile etc.). Les médecins et les spécialistes dans la médecine du travail que représente le Dr Naceri, ont toujours déclaré qu'en Algérie la couverture sanitaire en la matière ne dépasse pas les 13%. Quelque 900 cas de maladies professionnelles ont été déclarées à la Caisse nationale des assurances, un chiffre qui est loin de refléter la réalité. Pour le cas de Constantine, cette couverture est beaucoup plus inférieure puisque seulement 12 médecins spécialistes y exercent.