Une étude menée par le docteur Fatima Abadlia, médecin-conseil à la Caisse nationale des assurances sociales, démontre que «les accidents du travail concernent 92% des hommes et 8% des femmes», avec «une moyenne d'âge de 48 ans». S'exprimant à Boumerdès, le Dr Abadlia a expliqué que l'accident du travail est défini comme étant un accident ayant conduit à une lésion corporelle attribuable à une cause précipitée. Il survient et est en relation avec le travail. L'accident survenu durant le trajet emprunté par l'assuré pour rejoindre son lieu de travail ou en revient est également considéré comme un accident du travail, et ce, quel que soit le moyen de transport utilisé. Le pourcentage élevé des accidents du travail chez les hommes s'explique par les risques des métiers qu'ils exercent, plus particulièrement dans le secteur des travaux publics. S'agissant des parties du corps les plus exposées au risque, il ressort un taux de 45% de fractures des os du poignet, ainsi que des phalanges (menuisiers). L'étude a avancé un taux de 31% de blessures au pied. Les travailleurs sont exposés aux chutes d'objets manipulés et aux risques inhérents à l'utilisation des machines. Le médecin-conseil soulève dans son étude le non-respect des normes de sécurité dans des chantiers, entre autres le port des gants et des chaussures appropriées. Les ouvriers spécialisés avoisinent les 28% des accidentés. Les ouvriers professionnels affichent un taux de 25% et les manœuvres 15%, et c'est pour cela que les entrepreneurs ne recrutent pas d'apprentis. Selon eux, «le risque d'accidents du travail est plus grand». Les accidents en hausse le samedi Le samedi, première journée de la semaine, enregistre un taux de 38% d'accidents du travail. Il s'agit particulièrement d'accidents subis pendant les trajets. Du dimanche au mardi, l'étude indique une baisse. Cependant, le dernier jour de la semaine, les accidents du travail reprennent avec un taux de 15%. Outre les accidents durant les trajets, les accidents sont provoqués par le manque de concentration et la fatigue de fin de semaine. Mais pendant les week-ends, les accidents du travail sont rarissimes. Un nombre considérable d'accidents du travail est constaté durant les trois premières heures d'activité, avec un pourcentage de 45%, notamment aux alentours de 11h (28,5%). Un bilan national de 2006 indique que «le nombre des accidents du travail a augmenté avant 2003, avec 49 629 cas. En 2005, 50 000 cas ont été recensés. Le nombre de décès était important de 1992 à 1995. Ils ont pour origine les accidents de trajet liés aux conditions sécuritaires. Cette tendance a connu une baisse de 10% entre 1995 et 2005. Le rôle de la Cnas En décentralisant ses activités, la Cnas s'est fixée pour objectif l'étude des déclarations des accidents du travail, l'identification de la gravité et les facteurs d'accidents. Elle fait des recommandations et vérifie sur le terrain l'application de la loi 88-07 de janvier 1988. La Cnas s'engage également à l'application du décret exécutif du 7 décembre 2002. Il est relatif aux «conditions d'organisation, d'instruction, d'information et de formation des travailleurs dans le cadre de la prévention des risques professionnels». Ce dispositif permet en effet de réduire les dépenses.De son côté, l'organisme de prévention des risques professionnels du bâtiment et des travaux publics a présenté en 2006 un bilan faisant état du «1/3 des décès dus aux accidents du travail». 241 cas ont été comptabilisés dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.