Dans une tentative de trouver une issue à la crise yéménite, l'Algérie s'est attribuée le rôle de médiateur entre Téhéran et Riyad. Les quotidiens libanais «As-Safir et Al Akhbar» ont rapporté, hier, que l'Algérie aurait entrepris une médiation discrète entre Riyad et Téhéran en transmettant, durant les deux dernières semaines, plusieurs messages à l'Arabie saoudite et l'Iran. Citant un diplomate algérien qui l'aurait révélé à l'agence d'information turque Anatolie, ils ont indiqué que cette médiation illustre «la nécessité de mettre un terme au conflit armé au Yémen, afin d'éviter l'éclatement d'une guerre régionale». Ce diplomate a précisé à l'agence d'information turque qu'il s'agissait de messages d'avertissement et d'apaisement entre les deux parties. «A titre d'exemple, les deux pays se sont mis d'accord pour éviter tout affrontement entre la marine saoudienne et les cargos iraniens passant par le détroit de Bab el Mandeb, et à épargner aux marines des deux pays d'entrer en conflit armé.» Il a notamment expliqué que selon la vision de l'Algérie, il serait prioritaire de mettre les mécanismes permettant de cerner la crise yéménite évitant «un conflit et une guerre régionale entre l'Iran et les pays du Golfe». Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait indiqué précédemment qu'Alger entretient de bonnes relations avec tous les pays arabes frères et de solides relations avec Téhéran lui permettant de jouer le rôle du médiateur entre l'Arabie saoudite et l'Iran, dans ce conflit. Il est à noter que les appels au dialogue inclusif entre les parties belligérantes au Yémen se multiplient. Après celui de l'Algérie et de l'ONU, l'Iran a, pour sa part, appelé au dialogue «sans condition». Par ailleurs, le conflit au Yémen a fait quelque 767 morts et 2906 blessés confrontés à un manque cruel de médicaments, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Haut-commissariat aux droits de l'Homme (HCR). Selon le HCR, en plus des combattants, au moins 405 civils ont perdu la vie entre le 26 mars et le 15 avril, parmi lesquels 86 enfants et 26 femmes, a indiqué une porte-parole, Ravina Shamdasani. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé vendredi à Genève que le bilan des violences depuis le 19 mars au Yémen s'élève à 767 morts et 2906 blessés.