A quelques semaines de la tenue de la première phase de la conférence nationale du consensus initiée par le Front des forces socialistes (FFS), l'instance présidentielle de ce parti poursuit ses sorties sur le terrain et ses consultations avec les acteurs politiques et la société civile. En dépit de certaines réticences et de l'opposition affichée par plusieurs parties à ce projet, le FFS ne désespère pas de recueillir un maximum d'adhésions. Cette semaine, une délégation du FFS a rencontré l'avocat et militant des droits de l'homme Mokrane Aït Larbi. C'est dans son bureau, à Alger, que ce dernier a reçu le premier secrétaire national du FFS, Mohamed Nebbou, et Ahmed Bettatache, député du parti. Les deux parties ont débattu de la situation politique qui prévaut dans le pays et ont échangé leurs points de vue sur diverses questions. Le FFS a exposé les contours de son initiative de reconstruction nationale. M. Aït Larbi a donné son accord pour participer à la conférence du consensus prévue les 24 et 25 février ; il est parmi les quelques personnalités qui n'ont pas hésité ni tergiversé pour annoncer officiellement leur participation à l'initiative du FFS. «Je n'ai pas beaucoup d'éléments ni d'informations détaillées sur le projet du FFS. Ils se sont présentés avec une feuille blanche, mais je vais prendre part à cette conférence du consensus et je vais exposer ma vision de la situation du pays», affirme l'homme de loi, que nous avons joint par téléphone. Me Aït Larbi, qui a déjà participé aux travaux de la conférence de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), ne fait pas dans la discrimination et se dit favorable à toutes les initiatives visant le changement dans le calme et dans un cadre pacifique : «Je pense que toutes les initiatives pour débattre de nos problèmes, quels que soient leurs auteurs, sont les bienvenues. C'est un plus et c'est une bonne chose. A mon sens, l'initiative du FFS et celle de la CNLTD ne sont nullement contradictoires, mais plutôt complémentaires.» Mais les partis composant la coordination ne partagent pas cet avis et ont exprimé dès le départ leur rejet du projet de consensus. A cette réflexion, Me Aït Larbi estime que chacun est libre de penser ce qu'il veut, dès lors qu'il s'agit d'un débat démocratique : «De mon point de vue, le plus important est de débattre tout en restant pacifique et le débat démocratique c'est aussi cette multiplication d'initiatives qui suscitent un échange de points de vue.» L'instance présidentielle du FFS s'est également entretenue avec les responsables de l'association des familles de disparus (SOS Disparus). Le parti d'Aït Ahmed, qui a toujours soutenu et partagé la cause et la peine des familles de disparus durant la décennie noire, a expliqué aux membres de l'association les objectifs visés à travers l'organisation de la conférence nationale du consensus. Parallèlement à ces rencontres bilatérales, les membres de la direction du parti continuent à sillonner le pays pour expliquer à la population le sens de leur démarche. Selon Mohamed Nebbou, le parti arrêtera prochainement le calendrier de la deuxième phase des rencontres bilatérales avec les formations politiques approchés dans le cadre des préliminaires. «L'agenda des rencontres sera établi dans les prochains jours, à l'issue de la réunion qui sera consacrée à cette question, sinon lors de la session ordinaire du parti prévue les 23 et 24 janvier en cours», nous dit-on.